L’expression « Commerce équitable » veut dire qu’un juste prix a été octroyé pour la fabrication d’un produit sur toute sa chaine. Or, les acteurs de la Grande Distribution en France comme ailleurs ne sont pas équitables. Elles obéissent à la même logique de profit que pour les autres produits.
Ainsi, la grande distribution élimine de fait une série de producteurs qui produisent encore trop cher même lorsqu’il s’agit de commerce équitable ! Peut-on vraiment confier la distribution du commerce équitable à des entreprises qui ne le sont pas fondamentalement ?
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« Ce qui inquiète, dans la grande distribution, c’est la logique économique et financière de ces entreprises. Il y a finalement un échec de la communication du commerce équitable. Elle a, et c’est une avancée, rendu le concept relativement populaire depuis trois ou quatre ans. Mais la grande distribution, aiguillonnée par les hard-discounts, mène plus que jamais une politique de prix bas et veut capter le maximum de consommateurs pour étancher complètement les autres formes de distribution et devenir monopolistique. Dans cette logique, une grande surface doit payer ses fournisseurs à 90 jours, pratiquer des marges arrière, etc., ce qui est contraire aux principes du commerce équitable. Un prix juste ne suffit pas. Et il n’y a pas assez de transparence. On sait, par exemple, que certains torréfacteurs paient des marges arrière alors qu’ils n’en payaient pas il y a trois ans. Au-delà, on ne sait pas ¬ et personne n’a vraiment envie qu’on le sache ¬ quelle réduction de marge consent un Leclerc pour les produits équitables. Certes, les organisations de producteurs disent : « On a besoin de vendre plus. » Il est tentant de se dire que la grande distribution, c’est plus de volumes et plus de facilité. Solidar’monde est apparemment tombé dans le piège. Mais c’est une vue à court terme, c’est favoriser certains producteurs pour en casser d’autres, ceux qui doivent fournir des prix bas sur le reste des rayons des grandes surfaces. » – Olivier Hauville Co-fondateur d’Échoppe-Artisans du soleil, trouvé dans Politis.
Le commerce équitable peut-il être distribué par la grande distribution ? Je vous invite à y répondre sur nos forums.
Aller plus loin et s’ouvrir l’esprit :
Différents labels équitables
Les principes de la mode équitable
Le tourisme équitable
Le coca équitable
Banques équitables en France
Le marketing équitable
Les avantages et inconvénients du commerce équitable
Production de café équitable vs conventionnel
La transparence des labels du commerce équitable
Exiger le café équitable
Le volontariat équitable
Emplois en demande dans le commerce équitable
Les arguments contre le commerce équitable
Bonjour
Solidar’Monde ne vend pas de produits en grande surface !
Gilles
je crois que la grande distribution par définition ne peut faire du commerce équitable.
ils ont des actionnaires…
Leclerc est un cas particulier à ce que je sache:
il appartient essentiellement aux personnes du même nom…
à leur place je ne salirais pas mon nom.
comme vous l’aviez dit, l’argent n’est pas le seul indicateur.
pour caricaturer:
imaginons que je refuse d’acheter chez vous si vous ne m’offrez pas un service particulier, or vous avez quand même besoin de vendre… à tout prix…
qui le saurait? personne.
Bonjour et merci de vos commentaires.
Je n’ai jamais vu non plus de produits en grande surface vendu par Solidar Monde. Peut-être faudrait-il que Olivier Hauville clarifie un peu plus. Où a-t’il trouvé ces produits?
L’important à retenir dans tout cela n’est pas tant le fait qu’un produit soit vendu en grande surface, mais que les produits équitables ne doivent tout simplement pas obéir à la logique de profit. Ce sont à mon avis deux concepts totalement différents. Le profit ici doit aller aux personnes concernées sans quoi il n’y a aucune finalité.
La Grande distribution n’est pas forcément le grand méchant loup qui fais de mauvaises choses. Certes il y a des actionnaires, pour autant sont ils tous des gens avides d’argent, n’espérant que le profit au mépris de tout le reste?? Je ne le crois pas. Le temps de l’ultra capitalisme touche à sa fin. Le consommateur n’est plus dupe et se responsabilise, les ONG et assoc’ de consommateur mettent la pression sur les distributeurs.
POur revenir à ce que disait Andry, il n’y a qu’un seul Leclerc qui appartient à la famille, c’est celui de Landernau ouvert par Edouard Leclerc, les autres sont tous des franchisés.
Pour répondre à la question initiale je pense qu’il ne faut pas généraliser, en effet bien que le concept d’achat soit identique pour les groupes de distribution, chacun à son « éthique » et donc son point de vue… Je sais qu’une boite comme Carr… ne fais ça que pour l’image, alors que d’autres comme Monoprix ou Auchan ont une réelle culture de DD derrière…
Mais avant de s’attaquer aux distributeurs, remontons en amont et essayopns de voir si à l’origine, le concept est vraiment équitable????
Y’a un truc qui me suprendra toujours avec ces éternels débats en France, c’est quand je constate que toutes ces personnes qui se lèvent contre le commerce équitable en grande surface, se retrouvent, comme 90% des français, au moins de temps en temps chez ce fameux Leclerc ou autres.
Alors vous y faites quoi quand il s’agit d’acheter une paquet de café, de sucre, de chocolat… vous achetez votre Café grand mère inéquitable par cohérence altermondialiste ?
Un peu de pragmatisme, le sujet n’est pas la distribution en France, mais le production agricole au Sud, les producteurs de ces pays dont l’économie est essentiellement agricole n’ont pas a être pris en otage pour résoudre nos problèmes de société au Nord. Chacun son combat
JE SUIS D ACCORD
je pense que maintenant c’est indispensable.Le commerce équitable si il veut se développer doit malheuresement passer par les G.M.S.
il faut aussi savoir que c’est surtout Alter éco et Lobodis qui sont implantés en grande surface mais ne font que de l’équitable… Mais que pensez de Banania par exemple qui vend son produit équitable et dans le rayon annexe son produit non équitable.
« La Grande distribution n’est pas forcément le grand méchant loup qui fais de mauvaises choses »
Je crains que si. Pourquoi? Fondamentalement, parce que la grande distribution sert à faire de l’argent et qu’en soi c’est un principe opposé au bien de tous et de chacun. On ne vend pas des tomates africaines sans les transporter avec un pétrole qui asphyxie le monde entier. On ne vend pas de café du Guatemala sans priver un producteur local de produire la nourriture dont son pays a tant besoin. On ne produit pas de tomates de sa propre région en décembre sans utiliser un excès d’une énergie nucléaire qui nous contamine pour des millions d’années. Ces exemples ne sont que les plus simples et évidents mais la grande distribution est extrêmement nocive.
Si vous allez sur les sites de la grande distribution, vous constatez que tous sont de bons apôtres qu’ils se sont tous engagés pour la protection de l’environnement. Réduction des sacs plastiques, ou suppression, ( ce qui du point de vue marketing a marqué le consommateur),transport des produits,relations avec fournisseurs et monde agricole, préservation des ressources naturelles, de la biodiversité… que de beaux mots,engagements!
Ne nous laissons pas abuser par le marketing, devenons des consommateurs responsables éclairés: l’étiquetage des produits est un plus et doit être renforcé, lisons les étiquettes, nous verrons combien le marketing nous cache la réalité sur la qualité des produits sur le plan de la santé, du prix ( nous payons le gras, le sucre en excès), il faut apprendre à acheter autrement, certes vous trouvez des produits de meilleure qualité, des bio, des régionaux, dits équitables, ce marketing durable masque aussi la réalité qui est de continuer à faire de gros profits et à masquer les contradictions que l’on relève sur la profusion des produits. ces enseignes jouent sur le visible, aspect du produit, le prix plus que sur la qualité, tout ce qui peut appâter le client par effet d’annonce, de marketing.
Comment dire que l’on protège l’environnement lorsqu’en plein hiver on fait venir des produits de l’autre bout de la planète par avion, que l’on propose des produits hors saison que l’on fait pousser par des méthodes demandant beaucoup d’énergie et qui de plus n’ont aucun goût! Pourquoi trouver essentiellement des légumes espagnols traités à mort alors que nous avons des produits français respectant une règlementation sanitaire plus respectueuse!
Nous sommes face à toutes ces contradictions, le consommateur à un rôle à jouer, il doit être acteur et refuser de se laisser imposer tous
ces pièges.
Si nous refusons ce faux respect de l’environnement, les responsables de la grande distribution seront obligés d’évoluer dans le bon sens mais ne nous y trompons pas, l’appât du gain les motivera toujours!
Bonjour,
Comme vous tous, je suis très sensible à ce sujet.
Depuis 3 mois, je distribue en France des soins cosmétiques naturels et ils sont en effet issus du Commerce Equitable. J’avais déjà un emploi mais lors d’un voyage en Afrique Australe, j’ai découvert un projet plein de sens et j’ai eu un véritable coup de coeur.
Le développement de la structure est fondé sur un modèle coopératif. La structure démocratique de la coopérative comporte un conseil d’administration géré par des femmes productrices élues en Assemblée générale.
Si des bénéfices sont réalisés, les femmes décident entres elles du projet qu’elles financeront. Personne ne s’enrichit individuellement. L’argent doit servir à financer un projet commun.
Le projet respecte tous les critères du Commerce Equitable mais la raison pour laquelle les produits n’ont pas encore le label inscrit sur les produits, c’est simplement que la certification coûte cher et personne n’a les moyens de la financer. La priorité aujourd’hui est de permettre aux populations de vivre mieux.
Je ne veux rentrer dans aucune polémique mais dans la grande distribution, des cosmétiques sont vendus avec un label « commerce équitable » alors que seulement 2% de leurs ingrédients sont bien issus du commerce equitable.
Il faut être très prudent et s’informer sur le sujet.
Si vous souhaitez en savoir plus sur mon projet mais aussi le projet de nombreuses femmes du Swaziland, je vous invite à découvrir mon site: http://www.marula-secrets.fr
A bientôt,
Sandrine
Bonjour,
Entre ne pas être dupe et jeter le bébé avec l’eau du bain il y a une marge.
Oui, la grande distribution fait des bénéfices énormes sur le dos de ses salariés (cf : les dividendes de la famille Casino) alors qu’en face on note une précarisation des emplois, et la multiplication des temps partiels.
Par ailleurs, qui dit une production à grande échelle dit une standardisation de cette production, ce qui finit généralement par exclure les petits producteurs qui ne peuvent pas entrer dans cette norme.
Cependant, cela sensibilise un plus large publique. Qui connaissait le commerce équitable il y a 15ans, à part les bénévoles d’artisans du monde ?
Des nouveaux consommateurs commencent à réfléchir à leurs achats, et deviennent de plus pointus dans leur choix.
Et, au moins, ça garantie à des producteurs, une certaine équité.
Par ailleurs, même si certains organismes de certification (Max Havelaar par exemple) ne garantissent que les conditions de production, d’autres comme Minga, intègrent aussi les conditions de distributions.
Doit-on devenir élitistes pour garantir la cohérence ??? c’est à chacun de réfléchir à la cohérence de sa démarche et de choisir en conscience.
C’est comme ça que j’ai lancé ma marque de prêt-à-porter, qui, il est vrai, se trouve pénalisée par mes choix, à savoir : limiter les intermédiaires en privilégiant la vente directe.
Je vous invite à aller voir, et ainsi encourager un commerce alternatif, loin des distributeurs avides sur internet.
A bientôt
« Une autre » Sandrine
Le problème de l’équitable comme du bio est que si l’on en vient à en faire une production de masse, on risque de reproduire les erreurs de l’industrie censée être contournée par le bio et l’équitable. Cela dit, l’important aujourd’hui n’est-il pas la prise de conscience sociale et environnementale gigantesque en France et en Europe, qui fait que les gens ont envie d’agir, chacun à son niveau, pour plus de solidarité et de respect de l’environnement ?
Bonjour,
A l’occasion de la quinzaine du Commerce Equitable, nous venons de publier un dossier sur cette thématique, en relation la aussi avec le secteur de la grande distribution, en ligne notamment…