Économie Solidaire

Volontariat équitable, la nouvelle économie solidaire

Je vous présente aujourd’hui un article qui a été écrit par Sébastien BOURBOUSSON, président de l’Association « Développement Sans Frontières« . Merci à lui de nous faire partager ses projets!

La jeune association Développement Sans Frontières, vient de créer un nouveau modèle économique de mise en relation directe entre les pays du Nord et du Sud, le volontariat équitable, sur la lignée conceptuelle de son illustre aîné le commerce équitable. Le secteur de la solidarité internationale est en plein essor depuis ces dix dernières années et ce ne sont pas les initiatives ou la volonté d’agir qui manquent, de la même façon que les besoins émergeant des pays du Sud restent énormes. L’enjeu se situe donc dans la coordination de ces initiatives et de ce besoin comme dans la promotion et l’optimisation des actions entreprises. Les financements internationaux ne peuvent pas, à eux-seuls, réduire la totalité des inégalités et ne professionnalisent ainsi qu’une infime partie des acteurs de la solidarité internationale ; il faut forcément investir toute la population civile dans ce combat, au Nord comme au Sud, pour atteindre les objectifs du millénaire. L’acte de volontariat bénévole est une économie en lui-même, c’est de plus un engagement citoyen par essence. Il apparait donc indispensable de l’inclure dans toute démarche de développement durable, aussi difficile soit-il, et de le valoriser.

Le volontariat équitable est un concept ciblé. Il vise à s’intercaler entre les chantiers humanitaires (chantiers d’ouverture culturelle et de découverte, déjà bien répandus mais plutôt coûteux pour les volontaires et avec un certain manque d’efficacité parfois), et les missions professionnelles de terrain organisées par les grandes ONG françaises (qui sont certes efficientes mais souvent inaccessibles aux acteurs ayant moins de 3 ou 5 ans d’expérience, et dépendent des financements disponibles). L’idée a été de trouver un compromis entre ces deux options qui demandent soit trop d’expérience, soit pas du tout, afin que tout le monde puisse trouver sa place dans un domaine porteur d’espoir et d’ouverture sur les autres. Le volontariat équitable est donc la mise en relation directe des volontaires souhaitant agir et des ONG locales ayant des projets nombreux et variés. Les projets sont ainsi dictés par les vrais besoins du Sud (puisque ce sont les ONG qui définissent intégralement les missions contrairement aux approches classiques) et permettent aux volontaires de valoriser leurs compétences (alors que ce n’est pas le cas dans la plupart des chantiers humanitaires existants). L’association Développement Sans Frontières effectue tout le travail de récolte de l’information, de communication, de suivi des partenaires et des acteurs, de formation des volontaires ou encore d’accompagnement des projets et de sensibilisation au développement. Elle effectue une mise en relation active.

Un volontaire équitable choisit lui-même la mission qui l’intéresse, contacte directement l’ONG concernée et assume de manière responsable son voyage et son travail. L’ONG locale, de son côté, définit elle-même ses besoins, ses missions et ses projets, et assume pleinement l’encadrement, le logement et la nourriture du volontaire qu’ils ont choisi. DSF se charge de favoriser la compatibilité entre la demande du volontaire et les besoins énoncés par les partenaires, elle vérifie les informations, conseille et accompagne les volontaires qui choisissent ce mode d’action humanitaire.

L’équité de ce concept vient de l’investissement partagé entre les parties, que ce soit le volontaire qui finance son billet d’avion (sachant tout de même que de nombreux modes d’indemnisations sont proposés), que ce soit l’ONG locale qui prend en charge les frais sur place de commodités et d’encadrement (sachant que DSF aide certaines ONG à assumer les premiers volontaires), ou encore DSF qui met en place un service « tout compris » (formation, accompagnement, coordination, sensibilisation,…) afin de favoriser les initiatives de ces bénévoles et de ces ONG qui du coup se consacrent pleinement à leurs projets.

Une charte a été rédigée afin de permettre à d’autres associations de se lancer sur ce concept et d’en respecter l’éthique et les engagements nécessaires. L’économie solidaire est valable à l’échelle individuelle comme collective, ce qui promet une grande facilité d’utilisation et un développement rapide. Vous pouvez obtenir de plus amples informations en écrivant à dsfcontact@yahoo.fr ou bien en allant voir le site internet (encore en construction) de l’association sur www.developpementsansfrontieres.org.

Avant même la première année d’existence de DSF, une trentaine d’acteurs ont déjà choisi ce mode de volontariat et sont actuellement en mission un peu partout dans le monde. Des débuts prometteurs dont nous devrions entendre parler prochainement…

Aller plus loin et s’ouvrir l’esprit :

Différents labels équitables
Les principes de la mode équitable
Le tourisme équitable
Le coca équitable
Banques équitables en France
Le marketing équitable
Le commerce de grande distribution est-il équitable?
Les avantages et inconvénients du commerce équitable
Production de café équitable vs conventionnel
La transparence des labels du commerce équitable
Exiger le café équitable
Emplois en demande dans le commerce équitable
Les arguments contre le commerce équitable

Sébastien BOURBOUSSON

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