Les cours du pétrole ont encore grimpé. L’énergie devient de plus en plus chère. L’EDF ne fait qu’augmenter ses tarifs, car une bonne partie de nos centrales fonctionnent avec des carburants fossiles. Environ 15% de l’électricité que nous utilisons est employée à produire de la lumière pour l’habitat. L’éclairage mange donc une bonne partie de nos ressources en énergie et les ampoules fluocompactes amènent une partie de la solution.
Les impératifs économiques et environnementaux dictent désormais nos actions. Il nous faut réduire la quantité d’électricité que nous consommons. Le mot clé est maintenant l’efficience énergétique. Entrent en jeu les nouvelles ampoules fluocompactes. Ces
... ampoules sont en fait des adaptations du tube fluorescent utilisé en industrie depuis belle lurette. Le tube est maintenant plus petit et se plie en deux ou en fois (ou s’enroule sur lui même) et s’attache à un culot à l’intérieur duquel se trouve un ballast électronique. Les ampoules fluocompactes s’imposent maintenant comme l’alternative obligatoire des ampoules incandescentes traditionnelles.
Matthew Bowden www.digitallyrefreshing.com
Rendement économique
Le changement vers les fluocompactes est une affaire économique par-dessus tout. Le coût d’une fluocompacte se situe entre 5 et 15 €. Elle consomme en moyenne 4W. Elle a une durée de vie moyenne de huit ans. Même si elles sont plus chères au départ, les lampes fluocompactes sont plus économiques sur leur cycle de vie. De l’autre côté, la lampe incandescente, qui est beaucoup moins chère au début, doit être remplacée chaque année et consomme beaucoup plus d’énergie.
Rendement écologique
C’est la grande question qui fait débattre tout le monde. Est-ce que les fluocompactes sont plus écologiques que les incandescentes? Certes, elles consomment moins d’électricité que leurs congénères incandescentes, mais cela ne résume pas la situation. Chaque ampoule en contient environ 5mg. Pour ne pas dramatiser les choses, sachez qu’une pile de montre contient environ 25 mg de mercure et qu’un amalgame dentaire contient environ 500mg. Mais même en très faible quantité, le mercure pose un danger grave pour l’environnement et la santé humaine. Une ampoule cassée est un grave péril pour la santé. Il faut donc utiliser ces ampoules avec précaution. On recommande de ne pas toucher une ampoule cassée à main nue. Il faut laisser les fenêtres ouvertes et ne pas respirer la poussière dégagée par une ampoule cassée. On peut protéger sa bouche et son nez avec un masque, s’il le faut.
Leur recyclage pose aussi problème. Non seulement le mercure est un produit dangereux et donc on ne peut simplement jeter les ampoules avec les déchets, mais les composants électroniques sont aussi difficilement recyclables. Heureusement, en Europe, un système est dédié à la collecte et au recyclage des ampoules fluocompactes usagées (appelé le « Recyclum »). On peut donc facilement disposer des ampoules fluocompactes en France, mais on ne peut dire la même chose dans le reste du monde.
Pour ne pas parler que de désavantages, il faut aussi savoir que l’ampoule fluocompacte ne produit pas de chaleur. En été donc, elle met moins de pression sur la climatisation. On diminue aussi la consommation d’électricité de ce côté.
« Une ampoule incandescente contient du mercure. »
Hum, je pense qu’il s’agit d’une erreur :)))
Maintenant le problème de ce mercure, comme tu l’évoques, c’est qu’il se retrouve dans l’habitat lorsque l’ampoule est cassée. C’est bien de donner les précautions d’usage, mais ce qui est choquant c’est que 99% des gens sont à des années lumières de s’imaginer que ces ampoules en contiennent. C’est ahurissant que cela ne soit pas indiqué en gros et rouge sur tous les emballages.
Ensuite sur les économies d’énergies des fluo. Déjà il faut distinguer hiver et été. En effet, le fait qu’une ampoule à incandescence chauffe (et donc surconsomme en terme d’efficacité watt/lumens) est sans objet 50% de l’année car cela participe au chauffage global du logis. ET c’est encore plus vrai dans le cas d’un chauffage électrique.
Après il faut s’amuser à faire le calcul de l’impact réel de cette économie d’énergie car si j’allume disons, pour un studio histoire de simplifier, un radiateur de 2000W pendant 6 mois de l’année à raison de 5h en pleine chauffe (disons 80%), 19h en veille (disons 30%). Cela représente, et sans compter les week-end où la consommation est plus importante, environ 2.8 mégawatt à l’année (2793kw). Si je refais ce calcul sur le passage de deux ampoules de 100W (j’aime à voir clair dans mon studio 😉 passée en fluo à 40w, soit 160w de gain, j’obtiens à raison de 5h de lumière électrique par jour 292kw/ans. En d’autres termes, j’ai gagné 10% avec mes ampoules au mercure, et ce sans compter l’effet sus-cité de chauffage de l’incandescent qui baisse encore ce ratio.
Alors je fais les calculs rapide histoire de se donner un ordre d’idée mais sur le principe, je trouve plus sur, moins polluant et plus malin d’utiliser des incandescences à haut rendement (halogène, etc.) qui offre déjà un gain sur le ration watt/lumens de près de 30% plutôt que d’utiliser des fausses ampoules, contenant du mercure, gavées d’électronique polluante et qui donne à mes pièces l’atmosphère d’un abattoir.
Et là, je ne parle même pas des problèmatiques santé posés par le rayonnement de ces ampoules que je déconseille très fortement dans des zones proches des humains (lampe de chevet, de bureau, etc.). A ce sujet, il convient de lire les très sérieuses études menées par la CRIIREM.
De mon humble point de vue, cette alternative « obligatoire » aux incandescence est une technologie transitoire que l’on nous vend et nous impose à prix d’or en attendant que la technologie LED offre suffisamment de puissance et une chaleur de couleur acceptable. Le résultat est déjà aujourd’hui pas mal du tout pour certaines pièces comme la cuisine. J’ai un éclairage complet de mon plan de travail pour une consommation de 8W (4 lampes de 2W) et un plafonnier de 8W (dernière génération de LED haute puissance).
A noter enfin, que les dernières générations d’ampoules halogènes existent dans des formats réduits qui se clippent sur des adaptateurs E27 par exemple. Elle représente donc encore moins de déchets lorsqu’elles grillent.