Économie Solidaire

Avantages du puits canadien

Le puits canadien, dit également puits provençal, est un système de ventilation naturel qui se base sur la température du sol et permet outre la climatisation, de combattre aussi diverses formes de bactéries et de fongicides (champignons, moisissures, etc.). Cette climatisation naturelle se fait par l’installation de tuyaux ensevelis, qui récupèrent la fraicheur du sol en été pour rafraîchir l’air ambiant à l’intérieur, alors qu’en hiver ils diffusent la chaleur du sol à l’intérieur de la construction, ce qui réduit les besoins énergétiques en matière de chauffage ainsi que les risques de gel.

Pour profiter pleinement du puits canadien et optimiser l’échange thermique, il est préférable que le collectionneur soit enseveli à une profondeur minimum de 1,20 m (profondeur à laquelle la terre garde une température constante tout au long de l’année), en plus de prévoir une pente d’au moins 2% pour l’écoulement des condensats afin d’éviter l’accumulation des bactéries au fil du temps (à l’instar de la légionelle). Il faut aussi prendre en considération la vitesse du passage de l’air qui ne doit pas excéder 2,5 m/s , sinon l’air ne sera pas réchauffé suffisamment. Avec de telles précautions, le puits canadien peut assurer le conditionnement parfait d’une maison d’une superficie de 120 m² avec un renouvellement d’air toutes les trois heures.

Ce système de climatisation naturel présente plusieurs avantages. Déjà, c’est une source naturelle d’énergie, qui est renouvelable et pas du tout polluante (surtout qu’on n’utilise pas de fluides frigorigènes), sans omettre qu’elle aide à réduire la consommation d’électricité. D’autre part, ce système permet une bonne aération et un renouvèlement constant de l’air, et couplé d’un filtre, il réduit considérablement la pollution à l’intérieur du domicile (moisissure, poussière, pollen, etc.). On apprécie d’autant plus le puits canadien pour sa durée de vie estimée à 15 ans au minimum, ainsi que pour son entretien facile, puisqu’il ne requiert qu’un changement de filtre 3 fois par an et un nettoyage tous les 5 ans.

Mais pour pouvoir bénéficier de ces atouts, il faut prévoir un investissement initial qui peut être assez conséquent et qui reste variable en fonction des matériaux utilisés, de la qualité des installations et l’automatisation des procédés, entre autres. Le système de puits canadien le plus basic utilise un tuyau enfoui dans le sol avec une pente suffisante, un récupérateur de condensats, et un ventilateur pour diffuser l’air. Il faut prévoir un budget qui peut atteindre les 10 000 euros. Mais pour gagner en confort et en performance, on peut ajouter un tuyau sans éjection de polluants, un préfiltre, des points pour l’entretien et la maintenance des installations et un ventilateur silencieux, ce qui offre plus de confort, mais un surcoût d’investissement. De plus, le montant d’investissement dans un puits canadien dépend fortement des frais de terrassement, donc il vaut mieux réaliser ce projet lors des travaux de fondation d’une maison. C’est moins coûteux que dans le cas d’un bâtiment déjà existant.

Si son côté écologique et son utilité en tant que moyen de climatisation naturelle sont indéniables, on ne peut que se demander si cet investissement s’avère rentable. En fait, pour juger de la rentabilité financière d’un tel projet, il faut la comparer au coût énergétique assumé par un foyer. Cela dit, plus le prix du kWh est élevé plus l’installation d’un puits canadien s’avère rentable, et plus l’écart entre les températures estivales et hivernales est important, plus cet investissement s’avère judicieux. À ce propos, il est à noter qu’un puits fonctionne pendant 4500 heures chaque année et consomme 135 kWh, ce qui représente une économie d’énergie de 1700 kWh par an, soit 16% d’économie sur la facture d’énergie d’un habitat d’une superficie de 120 m². On peut ajouter aussi qu’en fonction du coût de la facture d’électricité, l’investissement du puits canadien peut être amorti sur une durée allant de 25 à 35 mois et peut l’être en six mois seulement dans le cas d’une utilisation massive et discontinue.

En tout les cas, pour l’évaluation de la rentabilité du puits canadien, on ne peut prendre en considération rien que l’investissement financier, car c’est un investissement écologique dont les répercussions sur l’environnement de l’homme sont beaucoup plus importantes, surtout à long terme.

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