Économie Solidaire

Risques naturels et technologiques dans le monde

barrages hydroélectriquesbarrages hydroélectriques

Les évènements majeurs de la dernière décennie ont marqué l’opinion publique et sont au cœur des préoccupations. Qu’ils soient naturels ou technologiques, ces phénomènes ont conduit les dirigeants de la planète à des efforts pour réduire la vulnérabilité face aux aléas.

L’estimation d’un risque naturel ou technologique est le résultat de la confrontation d’une épreuve menaçante et aléatoire avec une région du monde, et leur gravité dépend de l’aléa (type, intensité) des enjeux exposés (peuples, biens économiques) et de leur vulnérabilité. Cette notion de vulnérabilité repose sur trois facteurs essentiels : humain, infrastructure et urbanisation. La capacité d’une société à réagir face à une crise confirme qu’une connaissance et une culture du risque font qu’une population mieux informée et préparée aura une réaction plus efficace. Une construction parasismique résistera mieux aux séismes. Enfin, la vulnérabilité d’un territoire est liée à son niveau d’urbanisation : une zone urbaine est plus fragile qu’une zone rurale en cas de rupture des réseaux de communication, de transport ou d’énergie du fait de la concentration de ces moyens vitaux sur un espace très réduit.

Comme le reste de la planète, le territoire français est largement exposé aux menaces naturelles, qu’elles soient liées à la géologie (séisme, volcans, raz de marée, avalanches) ou au climat (tempêtes, cyclones, inondations). Quant aux sources de risques technologiques présentes autour de la planète, elles le sont tout autant en France : équipements industriels, installations nucléaires, barrages hydroélectriques.

Tout au long du XX° siècle, le retour d’expérience sur les évènements majeurs naturels a permis la création de larges bases de données recensant les types d’accidents suivant l’importance des dommages humains et économiques occasionnés. Avec l’avènement de la numérisation, ces données sont maintenant en ligne ; certaines étant même spécialisées pour un type d’événement : www.sisfrance.net ou earthquake.usgs.gov pour les séismes, www.ngdc.noaa.gov pour les tsunamis ou encore www.activolcans.info pour les activités volcaniques.

Plus récemment, les accidents technologiques sont également recensés : le site www.em-dat.net par exemple est une base de données internationale qui a relevé tous les accidents majeurs depuis 1990.

Le croisement de toutes ces informations permet d’établir une liste de villes ou régions plus ou moins exposées en fonction d’une typologie de menace naturelle ou technologique.

En France par exemple, les données des nombreuses crues des fleuves et rivières relevées depuis plusieurs décennies, croisées avec les statistiques démographiques de l’INSEE ont permis d’identifier une dizaine des plus grandes villes françaises soumises à un risque majeur d’inondation, et de savoir que 75% de la population française réside dans des communes soumises aux mêmes risques.

Ces mêmes bases de données ont mis en valeur les risques que peuvent avoir des villes connaissant une grande croissance démographique. Tokyo par exemple, qui a vu son nombre d’habitants augmenter de manière exponentielle (100 000 habitants par an si l’on se réfère à la dernière décennie) possède une situation géologique à risque naturel majeur (séisme et tsunamis), mais aussi technologique (centrales nucléaires). Les derniers évènements au Japon ont pointé cette faiblesse liée à la concentration sur une surface limitée de la majeure partie des forces vives, économiques et financières de la troisième puissance économique mondiale.

Les données sur les dommages causés par les catastrophes naturelles ou technologiques sont également archivées. Mais très souvent, les données les plus fiables sont les moins accessibles. Les sociétés de réassurance) – les sociétés qui assurent les sociétés d’assurances – comme SwissRE (www.swissre.com) ne fournissent aucune donnée en ligne, mais publient régulièrement des études qui quantifient les dommages dus aux grandes catastrophes naturelles et technologiques.

Ces informations servent aussi aux différents pays à prendre des mesures afin de prévenir les risques majeurs. La cartographie des zones naturelles à risque s’affine d’année en année et les pouvoirs publics disposent d’outils pour limiter le développement de l’activité économique et de la population dans les zones à risque comme les documents d’urbanisme et les plans de prévention des risques.

Malgré tout, plusieurs lacunes existent pour atteindre un niveau de prévention maximal : aucun système d’information géographique sur les zones à risques, notamment technologiques ; des données trop faibles des enjeux humains et économiques localisés dans les zones à risques et leur évolution ; une absence de séries longues sur les dommages par type de risque ou encore le fait que la vulnérabilité, en raison de sa complexité, soit si peu analysée.

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