Économie Solidaire

Implications de l’extraction du pétrole

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La découverte du pétrole au milieu du XIXe siècle a révolutionné l’industrie. Depuis, il ne fait que confirmer sa présence en tant que carburant ou produit issu de la pétrochimie (plastique, textiles synthétiques, détergents, engrais, cosmétique, paraffines, etc.). Son impact est tellement important sur les économies des pays que des conflits politiques surgissent pour le partage de cette ressource qui devient de plus en plus rare, mais dont le trafic est des plus florissants.

Le négoce du pétrole est le plus important de la planète, que ce soit en volume ou en valeur, il affecte considérablement les flux en devises. Pour les pays producteurs de pétrole, ils ont souvent un excédent public qui leur procure un poids économique et financier considérable, même auprès des autres pays. Ceci dit, il n’est pas à négliger que la fluctuation du prix du pétrole affecte directement le budget des ménages, ainsi que les produits et services qui l’exploitent en tant que matière première ou source d’énergie.

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Mais avant d’arriver au point de la consommation des produits pétroliers, il faut revenir sur les coûts de production du pétrole, notamment en ce qui concerne la phase d’exploration et celle de la production proprement dite. Ces frais sont supportés par les compagnies exploitantes qui obtiennent des concessions auprès des États en contrepartie de l’exploitation du gisement.

L’exploration débute par une reconnaissance géologique pour découvrir de potentiels gisements. Par la suite, on réalise une étude approfondie de la structure du sol à travers des images sismiques, ou en utilisant la magnétométrie et la gravitométrie, qui précède évidemment la mise en place des puits de forage. L’importance de cette phase réside plus dans l’évaluation de la rentabilité du gisement en estimant l’étendue des réserves récupérables et les conditions de production qui ne peuvent être déterminées qu’en procédant à des forages de délinéation pour délimiter le gisement. Des équipes pluridisciplinaires sont donc mobilisées, qui ont pour mission d’étudier les résultats issus de la phase de l’exploration. Cette phase est déterminante pour décider de commencer le forage, car elle permet de réduire les risques financiers que prennent les compagnies pétrolières. Il est important de noter ici que sur cinq forages d’exploration, un seul révèle une quantité de pétrole suffisante pour justifier économiquement son exploitation.

Intervient alors la phase de l’extraction proprement dite. À ce niveau, la compagnie exploitante vise à maximiser la production finale. Pour atteindre cet objectif, elle doit gérer au mieux l’exploitation du réservoir du pétrole, dont les caractéristiques physico-chimiques sont difficiles à régir de par leur densité, leur température, leur fluidité, leur toxicité entre autres. Généralement, l’opération d’extraction du pétrole commence par la mise en place des puits de développement, ainsi que tous les équipements de production, les dispositifs de traitement et de comptage et la structure d’évacuation du pétrole. En gros, cette phase s’étend sur une durée qui varie entre 2 à 3 ans et représente 40 à 60% du coût global du projet. La plupart du temps, on a recours au forage Rotary qui permet d’éviter un obstacle souterrain et de traverser le réservoir du pétrole sur toute sa longueur. À côté des puits de développement, on prévoit également des puits multidrains, qui permettent de limiter le nombre de forages, en traitant plusieurs parties du réservoir à partir d’un point unique. D’ailleurs, tout au long de la vie d’un gisement, on crée de nouveaux puits pour avoir accès aux souches inexploitées, alors que certains sont utilisés pour extraire le pétrole, d’autres ont un rôle de support, et servent donc à injecter de l’eau ou du gaz pour faciliter l’extraction. Une telle opération peut s’avérer très risquée et très coûteuse surtout en cas d’erreur liée notamment à un mauvais emplacement des puits, une injection inadaptée ou autre, ce qui peut diminuer la quantité extractible du pétrole ou une contamination de celui-ci par un simple brassage avec un liquide chargé en souffre par exemple.

Il est intéressant de rappeler que les coûts de production du pétrole varient selon la facilité d’accès à la nappe pétrolière. En fait, tout au début, les producteurs ont exploité massivement l’onshore, et avec la pénurie de ce combustible et la hausse de la demande énergétique mondiale, on commence à exploiter l’offshore qui est plus difficile d’accès, et qui nécessite de mobiliser plus de matériels (notamment les plateformes), de ressources humaines et de technologies de pointe. Ceci affecte grandement le retour d’investissement qui a tendance à diminuer.

Ceci dit, la rentabilité économique de l’extraction est largement tributaire des prix du pétrole brut qui sont variables en fonction des mécanismes du marché mondial (offre/ demande). Cet état des choses représente un sérieux souci, surtout à court terme, où une baisse des cours peut affecter rapidement et de manière significative la rentabilité économique de l’extraction (difficulté de couvrir les coûts d’investissement). Néanmoins, et pour pallier un tel risque, des outils de gestion de risque de prix ont été mis en place pour juguler une forte fluctuation des prix. Il s’agit notamment des contrats à terme, options et swaps.

À long terme, la donne est différente. En fait, malgré l’existence de marchés de gré à gré, une chute des cours pour une durée assez prolongée peut altérer la rentabilité de certaines exploitations, notamment celles ayant un coût de production élevé, dû au forage dans des zones difficiles d’accès, en offshore ou nécessitant un traitement spécifique pour obtenir du pétrole brut, comme c’est le cas pour les huiles extra lourdes ou les sables asphaltiques.

D’autre part, le pétrole présente des désagréments écologiques indubitables qui peuvent résulter de sa combustion via l’émission de dioxyde de carbone et du dioxyde de soufre dans l’atmosphère. Cependant, ce n’est pas le seul danger constaté, car l’opération de l’extraction du pétrole en elle-même engendre des risques pour l’environnement. En effet, malgré la grande vigilance qui entoure les lieux de forage, il y a toujours un risque de fuite qui peut se révéler désastreux pour l’écosystème et la biodiversité. On a déjà dû par le passé affronter les marées noires qui contaminent la faune et la flore sur de larges étendues et qui par ailleurs sont difficilement maîtrisables (cas du golfe du Mexique). Il y a également le risque persistant des effets des dégazages ou encore l’abandon des huiles usagées sur les lieux de forage. Il est judicieux aussi de signaler que certaines formes du pétrole peuvent être nuisibles, voire mortelles pour l’être humain, car elles renferment des composants cancérigènes. C’est ce qui a amené aussi bien les compagnies pétrolières que les États à redoubler de vigilance et à s’engager fortement pour réduire autant que possible les retombées environnementales et économiques de la contamination pétrolière.

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