Économie Solidaire

Causes du chômage des jeunes en France

Depuis la fin des trente années glorieuses et l’apparition des deux chocs pétroliers qui ont ébranlé en profondeur les fondamentaux de l’économie française, tous les gouvernements qui se sont succédé depuis ont tenté- en vain- d’enrayer le chômage endémique des jeunes.

Multitudes d’actions ont été entreprises pour mettre fin à cette spécificité bien française, mais toutes se sont soldés par un échec retentissant puisque le taux de chômage des jeunes en France a toujours dépassé la barre des 20 % contre 10 pour la population dans sa globalité. Il est donc légitime de se demander quelles sont les causes réelles de ce problème récurrent qui plombe l’économie de la France et rend incertain l’avenir pour des centaines de milliers de jeunes sceptiques quant à leur chance de trouver sur le marché du travail un poste correspondant à leurs qualifications.

La première des causes demeure la dichotomie persistance qui existe entre la demande affichée par les entreprises et la résistance du monde de l’éducation à établir avec elles des passerelles efficientes. Bien trop souvent encore, le travail manuel reste disqualifié, considéré comme honteux, et l’on continue à préférer et privilégier des filières aux débouchés infimes ou inexistants. On ne compte plus les étudiants qui, inscrits dans des cursus concernant les domaines des sciences humaines dans son acceptation générale (philosophie, arts, lettres, langues), ne trouvent au sortir de leurs études aucun travail en rapport avec leurs compétences acquises tout au long de leurs années de formation. Contrairement à l’Allemagne où l’apprentissage est intégré dès le secondaire, obligeant les élèves venant de tout horizon à effectuer des stages en entreprise et à nouer des liens privilégiés avec elle, se concluant souvent par une embauche effective, la France continue à mépriser ce genre de relation qu’elle juge dégradante, et préfère miser sur le savoir et la connaissance que sur le travail effectué sur le terrain.

D’autre part, la quasi-totalité des jeunes qui sortent tôt des parcours éducatifs traditionnels ne trouve pas de travail. Sans qualifications, sans diplômes, sans expériences, pas formés, sans acquis réels, démunis de tout savoir, ce sont des laissés pour compte du monde travail qui les ignore et leur claque la porte au nez.

Il existe aussi, de la part des entreprises cette fois, une réelle résistance à embaucher des jeunes fraichement débarqués sur le marché du travail. Jugés sans expérience du terrain, inaptes à être opérationnels de suite, les entreprises hésitent à perdre du temps pour les former et leur permettre d’acquérir les fondamentaux qui leur permettraient de s’affranchir des contraintes affichées par le monde du travail.

D’autres causes plus souterraines continuent à expliquer le chômage de masse des jeunes : le fait que le permis de conduire demande un investissement conséquent empêche les jeunes d’occuper des postes où conduire s’avère être une nécessité absolue. Le fait que sur une classe d’âge, 12 % éprouvent des difficultés à écrire et à parler dans un français correct. La multiplicité et la répétition des travaux d’intérim, enfin, favorisent la précarité.

Autant de facteurs qui expliquent la difficulté des jeunes à trouver du travail en France.

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