Économie Solidaire

Combien de méthane et de CO2 pour les pets de vaches

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Le rapport de la FAO (Food and Agricuture Organisation), attribuant une bonne part du réchauffement planétaire aux émissions du méthane par les vaches, a fait beaucoup de bruit et déclenché pas mal de mouvements. Ce qui a surtout surpris dans le rapport est la déclaration que la contribution des bovins est nettement supérieure à celle des automobiles…

Pourtant, des scientifiques français, chercheurs et ingénieurs, réunis lors d’un colloque de l’association de zootechnie, affirment qu’il ne faut pas trop se fier au rapport, car il manque de précisions. Les données pour pouvoir faire une évaluation de l’impact de l’élevage sur le stockage de carbone sont insuffisantes. Ainsi, « sur les émissions de monoxyde de diazote, par exemple, qui constitueraient le tiers des rejets de gaz à effet de serre imputables aux productions animales, les incertitudes sont énormes ». C’est peut-être la raison qui pousse la Commission européenne à s’associer à la FOA dans un projet pour établir selon les critères européens des bilans environnementaux.

Il est vrai que le méthane est un gaz dont le rôle dans l’effet de serre, estimé à 20 % avec 500 millions de tonnes, ne doit pas être sous-estimé. Mais il très difficile de déterminer avec exactitude ce rôle, car le gaz se décompose en eau et CO2 en présence de l’oxygène.

Photo sous Licence GNU par Daniel Schwen

On a tort d’attribuer le réchauffement global aux pets des vaches sans considérer les autres sources d’émission. D’ailleurs, le réchauffement ne dépend pas des émissions, mais du taux dans l’atmosphère, quoique les émissions aident à augmenter celui-ci.

Le méthane est produit par des micro-organismes dans des milieux humides pauvres en oxygène. Ces micro-organismes, responsables pour la majeure partie des émissions du méthane, vivent dans des eaux stagnantes comme des rizières, des barrages hydroélectriques, des estuaires, des décharges, des tourbières et des zones marécageuses. Ces émissions, qui représentent 30 % de la totalité de production, sont d’environ 600 millions de tonnes. On estime à 21 % les fuites dans l’extraction des hydrocarbures.

Donc, même si l’on éliminait les 18 % des émissions des bovins, cela n’aurait pas grand effet en ce qui concerne le réchauffement climatique.

Pages complémentaires :

Exploitation des hydrates de méthane
Conséquences de la bombe méthane
Le dégazage des océans
L’acidification des océans
La fonte du pergélisol
Transformer la merde en énergie

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