Économie Solidaire

Conséquences du dégazage des océans

Plusieurs études effectuées ces dernières années ont montré de façon indubitable que le réchauffement des océans et des mers, particulièrement dans les régions qui recouvrent des sédiments gelés depuis des millénaires, aura tendance à libérer davantage de gaz à effet de serre (méthane, dioxyde de carbone…).

Le dégazage des mers et océans de la planète pose plus de problèmes qu’on peut le penserPhoto CC Dirk Dallas

Le dégazage du dioxyde de carbone

Les recherches ont montré qu’un tiers du carbone dans le sol terrestre se trouve dans la taïga et la toundra arctiques, stocké dans la matière organique gelée. S’il y a un réchauffement significatif dans ces latitudes septentrionales, la fonte du pergélisol provoquera la décomposition de la matière organique qui y est contenue. Cela aura pour effet de libérer une partie du carbone fossile dans l’atmosphère, tandis que l’autre partie sera drainée par le biais des rivières vers l’océan. Cela se produit déjà chaque été dans la couche active du pergélisol, mais une augmentation de la température fera que le processus atteindra des profondeurs plus importantes pour atteindre même la tourbe qui est encore plus riche en carbone.

À côté de cela, il y a aussi le gaz carbonique, provenant de l’atmosphère, qui est régulièrement absorbé en partie par les océans, suivant un cycle normal. Une élévation sensible de la température contribuera à la libération de tous ces gigantesques volumes de gaz dans l’atmosphère, augmentant ainsi la température de l’air, laquelle réchauffera davantage les océans, et ainsi de suite.

Le dégazage du méthane

Dans les zones humides, la plupart des émissions contiendront plutôt du méthane, un autre gaz à effet de serre qui a 20 à 25 fois plus de puissance de réchauffement que le dioxyde de carbone. Au fur et à mesure que le sol se réchauffe, le méthane sera libéré soit directement dans l’atmosphère, soit emporté par les fontes du pergélisol dans les océans. De même, lorsque la température est suffisamment élevée, on a constaté que les sédiments des fonds marins ont tendance à libérer d’énormes quantités de méthane.

Le méthane est le composant principal du gaz naturel. À basse température et haute pression dans l’océan, il se combine avec l’eau dans un cristal appelé hydrate de méthane. Le Pacifique Nord-Ouest a inhabituellement d’importants gisements d’hydrates de méthane en raison de ses eaux biologiquement productives et d’une forte activité géologique. Mais pratiquement toutes les côtes du monde possèdent des dépôts qui pourraient être tout aussi vulnérables au réchauffement.

Une fois libérée de son hydrate par réchauffement, une partie du méthane sera consommée par les bactéries dans les sédiments du fond marin ou dans l’eau, ce qui amènerait le milieu marin environnant à devenir plus acide et privé d’oxygène. L’autre partie du méthane remontera à la surface et rejoindra l’atmosphère sous forme de gaz à effet de serre, aggravant ainsi les effets du changement climatique.

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