Économie Solidaire

Climat : garder espoir et se former pour agir ?

L’urgence climatique semble de plus en plus visible. Comme un saint thomas qui ne croit que ce qu’il voit, une partie croissante des français réalise que le changement climatique a des conséquences et notamment des épisodes de sécheresses et d’incendies majeurs traversés partout en France et sur longue période.


Malgré les craintes, garder espoir 

C’est ce que révèle le dernier sondage pour RTL qui met en lumière le fait que 87% des français sont conscients des impacts du changement climatique, soit 21% de plus que l’année dernière. Pire, non seulement ils en sont conscients, mais nous vivons désormais dans un climat d’anxiété comme le montre un autre sondage publié par France Bleu et qui indique que ce sont désormais 71% des Français qui ont peur d’être victimes des conséquences du changement climatique. Si les conséquences sont bien visibles, notamment autour du pourtour méditerranéen, comme l’indique le dernier rapport du GIEC, il est néanmoins nécessaire de garder espoir.

Iceberg et scientifiques – Image par Aline Dassel de Pixabay

L’action comme moteur d’espoir 

Nombre de français se sentent dépassés par l’ampleur du phénomène. Certains, selon leurs intérêts particuliers ou par déni décident de nier le problème, d’autres ne savent tout simplement pas en quoi ils pourraient être concernés par sa résolution. Ainsi, lorsqu’on parle de transition climatique et écologique, on constate souvent que les français, notamment les plus jeunes, attendent des actions des gouvernements et des politiques. Pourtant, si l’empreinte carbone des français repose en partie, pour une grosse moitié sur des émissions imposées et collectives comme celles de l’armée, l’hôpital public, les transports publics ou encore les collectivités territoriales, l’autre a pour origine l’alimentation, le logement, les transports privés, ou l’habillement. Il semble donc possible, pour ceux qui le souhaitent, de prendre des décisions efficaces aujourd’hui et d’agir contre le changement climatique. Il y a pourtant du travail, puisqu’aujourd’hui, chaque français émet 11 tonnes de CO2, alors qu’il faudrait la ramener à 2 tonnes pour limiter le réchauffement à 2 degrés.

La formation comme moteur de l’action

Agir ne signifie pas perdre en bonheur personnel. Dans un monde sobre en énergie et en émissions carbone, demeurent nombre des activités humaines essentielles : la connaissance et l’éducation, l’amour et les relations sociales, la musique, le sport, les divertissements. Néanmoins, pour pouvoir avoir un impact en agissant personnellement, les français doivent avoir conscience des ordres de grandeur et des leviers à utiliser. Par exemple, manger moins de viande rouge, prendre le train au lieu de l’avion ou la voiture, ou encore diminuer le chauffage ou la climatisation auront des impacts importants. Plus précisément, ils permettront de diviser par 10 à 80 leur ratio carbone sur l’activité concernée. Pour aller plus loin sur le chemin de l’action, il apparaît nécessaire de se former. “En 20 h de formation, on pourra cerner les enjeux et savoir comment agir individuellement” déclare Joseph Hermet, directeur de l’école de commerce Klimaschool, spécialisée dans la transition écologique et climatique. Mais le mieux reste encore d’étudier dans le secteur de la transition énergie/climat, pour être à même de rejoindre une entreprise, en alternance ou à la fin de ses études.

Se former en équipe

Agir dans son métier pour décarboner l’économie

Si agir personnellement pour sa propre transition climatique a du sens, le levier le plus important que chacun peut porter reste d’agir dans son métier. Cela passe par des actions de décarbonation au sein des entreprises et des administrations. On ne parle pas seulement ici d’installations d’éoliennes ou de panneaux photovoltaïques, mais bien d’agir pour la sobriété énergétique des entreprises en modifiant leurs processus et les cycles de vie de leurs produits et services. 

Et le spectre est large, car pour décarboner, les entreprises doivent revoir de fond en comble la conception de leurs produits, mais également chercher à s’approvisionner en matières durables, moins émettrices de carbone dans leur production. Autrement dit, un très gros travail de remplacement des approvisionnements en produits asiatiques “made in charbon” très émetteurs de carbone doit être entrepris pour trouver des composants ou matières premières moins carbonées.

Mais pour revoir leur conception produit, pour les rendre plus durables et moins obsolètes, les entreprises auront besoin d’éco-concepteur ou éco-designers, qui se spécialisent dans l’utilisation de matières premières recyclées, et / ou biologiques pour imaginer des design aux caractéristiques équivalentes que leurs équivalent carboné. L’acheteur responsable interviendra ensuite pour trouver les fournisseurs selon le cahier des charges des équipes produits. 

Mais cela va bien plus loin que la conception et les approvisionnements, car toutes les entreprises sont concernées par le climat et émettent du CO2 dans leur chaîne de valeur. Pour réaliser leur bilan carbone et leur rapport d’impact, les entreprises auront besoin de consultants en stratégie et climat, et aideront les entreprises ou administrations à cibler les économies d’énergie et de carbone les plus rapidement et les plus facilement accessibles pour lutter contre le changement climatique. 

Merci à Pete Linforth de Pixabay pour le montage visuel.

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