Économie Solidaire

Comment transformer les entreprises de l’intérieur pour préserver le climat ?

Le changement climatique est l’un des plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée aujourd’hui. Pour respecter la trajectoire de réduction carbone fixée par l’accord de Paris, l’humanité devra faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre, d’environ 5%/ an (source : GIEC), soit environ l’équivalent de la baisse constatée lors de l’année des pics de confinement du covid 19 en 2020 lors de l’arrêt de l’économie mondiale. La tâche est donc immense et le défi titanesque. Les entreprises sont l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre, contribuant ainsi au changement climatique. Pour inverser cette tendance non linéaire dans sa gravité, il est essentiel que les entreprises prennent des mesures pour réduire leur impact environnemental.

Comprendre l’impact des entreprises sur le climat

Avant de pouvoir transformer les entreprises de l’intérieur, il est essentiel de comprendre leur impact sur le climat. Les entreprises sont responsables de l’émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre, notamment le dioxyde de carbone, le méthane et le gaz fluoré du fait de leur activité manufacturière. Les entreprises contribuent également au changement climatique par le biais de leur utilisation de ressources naturelles telles que l’eau, les matières premières et l’énergie. La production de biens et de services consomme souvent de grandes quantités d’énergie et d’autres ressources, entraînant ainsi une utilisation accrue de combustibles fossiles.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, les émissions de gaz à effet de serre, notamment de dioxyde de carbone (CO2), ont augmenté de manière considérable.

L’accélération des émissions de carbone a été alimentée par la croissance économique, l’urbanisation et l’augmentation de la consommation d’énergie fossile, qui est la principale source de ces émissions. Les conséquences de cette accélération sont multiples : augmentation de la température moyenne de la planète, fonte des glaciers, acidification des océans, montée du niveau de la mer et intensification des événements météorologiques extrêmes. Face à cette situation, la nécessité de réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre est devenue une priorité absolue pour éviter des impacts climatiques dévastateurs.

Les entreprises doivent adopter une approche basée sur les données d’émissions

La première étape pour transformer les entreprises de l’intérieur consiste à adopter une approche basée sur les données. Il est essentiel de comprendre l’empreinte carbone de l’entreprise, c’est-à-dire la quantité de gaz à effet de serre émise par l’entreprise dans le cadre de ses activités. En utilisant des outils d’audit chiffré et de suivi de l’empreinte carbone, les entreprises peuvent mesurer et évaluer leur impact environnemental et déterminer où des réductions peuvent être apportées. Par exemple, si l’on s’intéresse aux achats et aux approvisionnement d’une entreprise, une mission d’audit et de modification de la supply chain peut conduire à une baisse de 5 à 30% des émissions carbone d’une catégorie produit (source : KLIMA School).

L’adoption d’une approche basée sur les données permet également aux entreprises de suivre leur progrès et de surveiller leur impact environnemental au fil du temps. Cela permet également aux entreprises de s’engager envers des objectifs de réduction d’émissions à long terme.

De nouvelles pistes stratégiques à emprunter pour les entreprises : repenser les business models, la source d’énergie primaire et allonger les cycles de vie des produits

Les entreprises peuvent réduire leurs émissions de carbone en adoptant un modèle d’affaires circulaire. Dans ce modèle, les produits sont conçus pour être durables, réparables et recyclables, ce qui prolonge leur durée de vie et évite leur gaspillage. En utilisant des matériaux recyclés ou en favorisant la réutilisation de produits existants, les entreprises peuvent minimiser leur empreinte carbone en réduisant leur consommation de matières premières et en évitant la production de déchets.

Une autre stratégie consiste à relocaliser une partie de leur production dans des pays dont le mix énergétique est moins dépendant des énergies fossiles. En choisissant des sources d’énergie renouvelable pour alimenter leurs usines, les entreprises peuvent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. En outre, les entreprises peuvent également encourager les fournisseurs à adopter des pratiques durables et à réduire leur propre empreinte carbone.

Enfin, les entreprises peuvent également réduire leur empreinte carbone en allongeant la durée de vie de leurs produits. Cela peut être réalisé en proposant des services de réparation, en proposant des pièces détachées ou en adoptant des modèles d’affaires basés sur l’utilisation de produits plutôt que leur possession. En prolongeant la durée de vie des produits, les entreprises réduisent la quantité de déchets produits, évitent la production de nouveaux produits et minimisent leur empreinte carbone tout au long du cycle de vie du produit.

Fixer des objectifs long terme : sans mesure, impossible de s’améliorer

En effet, pour transformer les entreprises de l’intérieur et préserver le climat, il est essentiel de se fixer des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre (GES) spécifiques et mesurables. Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), il est nécessaire de réduire les émissions de GES d’au moins 45 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2010 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius.

De nombreux gouvernements, organisations et entreprises ont adopté des objectifs de réduction d’émissions de GES pour contribuer à la réalisation de cet objectif. Par exemple, l’Union européenne s’est engagée à réduire les émissions de GES d’au moins 55 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 1990. Le Japon s’est fixé un objectif de réduction de 26 % des émissions de GES d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2013, tandis que les États-Unis ont annoncé leur intention de réduire les émissions de GES de 50 % à 52 % d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2005.

De même, de nombreuses grandes entreprises ont adopté des objectifs ambitieux de réduction d’émissions de GES pour contribuer à lutter contre le changement climatique. Par exemple, Microsoft s’est engagé à devenir « carbone négatif » d’ici 2030 et à éliminer toutes les émissions de GES de l’entreprise d’ici 2050. Google a annoncé son intention de fonctionner à 100 % à l’énergie renouvelable d’ici 2030.

Il est important que les entreprises établissent des objectifs de réduction d’émissions de GES spécifiques, mesurables, ambitieux et réalisables. Ces objectifs doivent être intégrés dans les plans d’affaires et les processus de planification à long terme de l’entreprise. Les entreprises doivent également surveiller et rendre compte de leur progression vers ces objectifs de manière transparente et régulière.

En outre, il est important que les entreprises prennent en compte l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement dans leur stratégie de réduction des émissions de GES. Les entreprises peuvent travailler avec leurs fournisseurs pour établir des objectifs communs de réduction des émissions de GES et pour identifier des moyens de réduire l’empreinte carbone de leur chaîne d’approvisionnement. Cela peut inclure des initiatives telles que l’achat d’énergie renouvelable, la réduction de la consommation d’énergie, l’optimisation des transports et la mise en place de pratiques d’achat durables.

Enfin, pour atteindre ces objectifs de décarbonation, l’entreprise pourra mettre en place des incitations financières pour encourager les employés à respecter les objectifs de décarbonation de l’entreprise. C’est ainsi que des sociétés comme BPCE ou Decathlon voient le bonus de leurs hauts dirigeants indexés sur la réussite des nouveaux produits dédiés à la transition énergétique et ou à l’éco conception.

Construire une équipe dédiée aux enjeux de décarbonation, former des collaborateurs à tous les postes pour jouer sur l’impact carbone.

L’établissement d’une équipe de personnes engagées à la décarbonation de l’entreprise peut aider à promouvoir l’adoption de pratiques durables. Cette équipe pourra mener des projets transverses de réduction des émissions de gaz à effet de serre, suivre les progrès et sensibiliser le personnel de l’entreprise aux enjeux environnementaux.

Mais le manque de compétence est criant, et la formation peut aider à sensibiliser le personnel de l’entreprise aux enjeux environnementaux et à leur rôle dans la décarbonation de l’entreprise.Nombreux sont ceux encore aujourd’hui à voir ces sujets comme non essentiels, alors que le temps presse. Aussi, des formations sur les ordres de grandeur, les risques,les actions concrètes à mener peuvent aider les employés à comprendre comment ils peuvent contribuer à la décarbonation de l’entreprise.

Compléter les formations par des recrutements de personnel formé grâce à de nouvelles formations. Un exemple avec KLIMA School

La question des compétences et de la formation des jeunes diplômés est au cœur des enjeux actuels des entreprises, particulièrement celles qui cherchent à intégrer une approche de décarbonation dans leur stratégie. L’urgence climatique nécessite en effet des compétences spécifiques pour faire face aux enjeux environnementaux et sociaux qui se posent. KLIMA School, la première école de commerce dédiée aux limites climatiques et planétaires, est un exemple de réponse à ce besoin. Cette école a pour mission de former les étudiants aux enjeux de la transition écologique et de leur donner les compétences concrètes pour auditer une entreprise du point de vue environnemental, et conduire des projets de réduction des émissions liées aux activités de l’entreprise.. En se concentrant sur la gestion des ressources naturelles, la réduction des émissions de gaz à effet de serre et l’économie circulaire, les diplômés de KLIMA School acquièrent une expertise qui les rendent particulièrement pertinents pour répondre aux défis du changement climatique et de la décarbonation de l’économie.

Pour les entreprises, la présence de diplômés formés à ces enjeux constitue un avantage compétitif majeur. Les entreprises qui cherchent à réduire leur impact environnemental et à se conformer aux réglementations environnementales doivent être en mesure de former leur personnel aux pratiques durables.

Dans l’ensemble, la formation des jeunes diplômés aux enjeux de la transition écologique est un enjeu crucial pour les entreprises qui cherchent à s’adapter aux changements environnementaux en cours. L’exemple de KLIMA School démontre l’importance de la formation et de la sensibilisation des étudiants aux enjeux environnementaux et sociaux. Les entreprises qui cherchent à transformer leur fonctionnement pour préserver le climat peuvent donc trouver en ces diplômés une source de compétences et d’expertise pour les aider dans leur transition vers un modèle économique plus soutenable.

En conclusion, pour transformer les entreprises de l’intérieur et préserver le climat, il est essentiel que les entreprises se fixent des objectifs ambitieux de réduction d’émissions de GES, qu’elles adoptent une approche basée sur les données, qu’elles développent une culture d’entreprise axée sur l’environnement et qu’elles travaillent avec leurs fournisseurs pour réduire l’empreinte carbone. Il est également crucial de former les jeunes étudiants à agir pour que les entreprises corrigent leurs émissions de carbone. C’est cette chaîne vertueuse que l’on a retrouvé pour la transition digitale : audit, recrutement, formation et conduite de changement que les entreprises doivent donc répliquer à l’ère de la décarbonation.

Image by andreas160578 from Pixabay & Image by stuart hampton from Pixabay

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