Un grand nombre de gens voient en la pisciculture un moyen efficace pour éviter l’épuisement des ressources halieutiques et la surpêche. Cette technique est-elle réellement efficace et qu’apporte-t-elle de bien à l’humanité?
Pisciculture en pleine mer – GNU Erik
Qu’est-ce que la pisciculture?
La pisciculture est le terme employé pour désigner l’élevage des poissons en eau douce, en eau salée ou en eau saumâtre. Elle est une branche de l’aquaculture qui consiste en la production animale et végétale en milieu aquatique. La majorité des poissons mis en vente sur le marché actuellement provient de la pisciculture. Selon les chiffres, l’Asie est le plus grand spécialiste de la pisciculture étant donné que 90 % des poissons d’élevage proviennent de ce continent. Les espèces les plus élevées actuellement sont celles appartenant à la famille des salmonidés, le tilapia, la carpe, la daurade, l’esturgeon, la truite et le turbot.
Truites d’élevage – Photo par Frédéric BISSON (Creative Commons)
Comment fonctionne la pisciculture?
L’élevage est réalisé soit dans un étang avec un bassin en terre, soit dans un bassin artificiel, soit dans des cages. Lorsqu’il s’agit d’une production en étang, les poissons se nourrissent de la production biologique du milieu en addition à des compléments alimentaires fabriqués ou achetés par les éleveurs. Les poissons élevés dans un étang sont herbivores, filtreurs ou omnivores. Pour ce qui est de l’élevage en bassin artificiel ou en cages, les poissons sont nourris essentiellement avec des aliments apportés par les éleveurs. L’eau de l’élevage doit régulièrement être renouvelée afin de la maintenir riche en oxygène. Un taux d’ammoniaque trop élevé serait mauvais pour la santé des poissons élevés en captivité. Avec la pisciculture intensive, c’est-à-dire l’élevage des poissons dans un bassin artificiel, il est nécessaire d’injecter constamment de l’oxygène gazeux pur dans l’eau de l’élevage.
À préciser que les poissons destinés à la pisciculture sont avant tout péchés en pleine mer, ce sont des espèces sauvages, qu’il s’agisse d’un élevage dans un étang, d’un élevage dans un bassin artificiel ou d’un élevage dans une cage. Mais le pisciculteur peut aussi faire naître des alevins et les nourrir jusqu’à ce que ces derniers atteignent la taille désirée (voir photo ci-dessous).
Le tri des alevins
Quels sont les avantages de la pisciculture pour l’Homme et l’environnement?
Le réel avantage de la pisciculture est la protection des ressources halieutiques mondiales qui commencent sérieusement à se raréfier. Ainsi, en élevant les poissons dans des bassins ou dans des étangs, on réduira progressivement les activités de pêche en pleine mer. Par ailleurs, médicalement parlant, les chairs de poissons sont bénéfiques pour la santé contrairement à la viande rouge. D’ailleurs, un étang à carpes est plus productif qu’un élevage bovin ou ovin.
Pisciculture intensive – Photo par Claudius Prößer (Creative Commons)
Quels sont les inconvénients de la pisciculture pour l’Homme et l’environnement?
C’est l’élevage intensif des poissons dans un bassin ou dans une cage qui présente des inconvénients pour l’homme et son environnement. Premièrement, les poissons produits ne sont pas toujours de bonne qualité étant donné que certains pisciculteurs ne donnent que des aliments de mauvaise qualité aux poissons et la plupart ne peuvent pas payer les traitements sanitaires dont les animaux ont besoin.
Ensuite, les élevages exigent généralement le détournement des cours d’eau et certains poissons élevés en captivité sont des poissons migrateurs. Ce qui perturbe assez sérieusement l’écosystème et l’environnement.
Enfin, les maladies se propagent rapidement dans un bassin d’élevage de poissons. Lorsqu’un poisson s’échappe du bassin et s’enfuit dans la nature, il peut affecter ses congénères sauvages. Pour combattre ces maladies, les éleveurs ajoutent des antibiotiques et d’autres produits douteux en grande quantité pour faire survivre leurs poissons dans un environnement malsain. Ces antibiotiques sont ensuite ingérés par le consommateur non averti.