Économie Solidaire

Conséquences de l’exploitation des sables bitumineux

Site d'extraction des sables bitumineuxSite d'extraction des sables bitumineux

Les sables bitumeux sont des mélanges de bitume sous forme de semi-solide de pétrole, d’eau, de sable et d’argile minérale. Leur exploitation engendre des conséquences graves non seulement pour l’environnement, mais aussi pour l’Homme.

Site d’extraction des sables bitumineux près de Fort McMurray, Alberta, Canada.

Qu’est-ce que les sables bitumeux?

Il s’agit d’un composé qui contient 5 % d’eau, 10 % de bitume naturel et 85 % de matières minérales comme l’argile ou la silice. Ne possédant pas les mêmes caractéristiques que le pétrole, le sable bitumeux est plus dense et cent fois plus visqueux. Le pétrole conventionnel contient des éléments légers (gaz, essence, etc.) et des éléments lourds (huiles de graissage, bitume, etc.). Il dispose de plusieurs atomes de carbones et sa température d’ébullition va de -40 C ° à 525 °C.

Quant au sable bitumeux, il est composé de la partie lourde du pétrole et ressemble généralement au fioul résiduel qui provient de la distillation du pétrole conventionnel. Il contient plusieurs hydrocarbures complexes : du souffre, de l’asphaltène et plusieurs métaux lourds. Le sable bitumeux est enfoui sous quelques dizaines de mètres de profondeur. Toutefois, son extraction nécessite beaucoup d’énergie.

Conséquences environnementales et humaines de l’exploitation des sables bitumeux

Le sable bitumeux est considéré comme le pétrole le plus sale au monde. Son extraction exige une quantité phénoménale d’énergie. Les sites d’extraction consomment une grande quantité de gaz naturel afin de créer de la vapeur servant à liquéfier et à extraire le bitume dans le sol. De ce fait, il génère un fort taux de gaz carboniques. Pour produire un baril de pétrole du sable bitumeux, il est nécessaire d’utiliser deux à trois barils d’eau. Par ailleurs, les conséquences de l’exploitation de ce pétrole ne se situent pas uniquement au niveau des pays producteurs, mais elles sont visibles dans le monde entier. Son exploitation et sa production émettent un taux considérable de gaz à effet de serre. Le taux de gaz à effet de serre produit par un site d’exploitation est équivalent à celui d’un pays de 12 millions d’habitants.


Image satellite des sables bitumineux d’Athabasca, Alberta, Canada

Lorsque le bitume est séparé du sable et que le pétrole est extrait, les déchets provenant de ce processus sont stockés dans des bassins de décantation ou des étangs toxiques. L’extraction d’un mètre cube de bitume génère en moyenne quatre mètres cubes de déchets. Les résidus de sable bitumeux contiennent de l’acide naphténique qui est un contaminant très dangereux. Il se dissout dans l’eau chaude utilisée dans le traitement de ce sable. Une exposition répétée à cet acide provoque des effets néfastes irréversibles sur les mammifères. L’exploitation du sable bitumeux entraîne également une importante érosion du sol. Des milliers d’hectares de parcelles sont nécessaires pour extraire ce sable. Cela conduit à la création de mines à ciel ouvert.

Lutter contre l’érosion provoquée par l’exploitation de sable bitumeux

L’extraction de bitume dans le sable bitumeux génère plusieurs tonnes de terres érodées. Pour lutter contre cette érosion, il est possible de réutiliser ses terres afin de réhabiliter les sites déjà exploités. Ainsi, les terres polluées ne se déverseront pas dans d’autres endroits et le site pourra être restauré progressivement.

Selon certaines études, les produits contenus dans les terres extraites ont pu atteindre des cours d’eau qui se trouvent à plusieurs dizaines de mètres. Pour éviter que cela arrive dans d’autres sites d’extraction, les bassins et les lacs qui contiennent ces terres polluées doivent être renforcés. Ainsi, elles ne risqueront pas d’être emportées par les eaux de ruissellement. Par ailleurs, extraire du pétrole dans le sable bitumeux coûte assez cher. Il est alors possible de s’investir dans d’autres sources d’énergie (éolienne, solaire, etc.) pour répondre aux besoins énergétiques de la population.

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