Économie Solidaire

Risque nucléaire suite à l’explosion de la centrale au Japon

Alors que tous les yeux sont rivés sur la situation au Japon, le pays lui-même se débat en attendant l’accalmie.

Après avoir été frappé durement par un séisme et un tsunami, le Japon est maintenant aux prises avec des réacteurs nucléaires instables et dangereux. Quatre réacteurs du complexe nucléaire de Fukushima-Daiichi ont chacun été abîmés par des explosions et des incendies. La situation s’aggrave rapidement, de jour en jour. Puis, à l’image des nombreuses catastrophes naturelles qui ont frappé l’humanité ces dernières années, des problèmes de communication d’informations se font ressentir. Souvent, les informations importantes relatives au cœur du problème se trouvent entre les mains des entreprises alors que ce sont les politiciens qui doivent en répondre publiquement.


Photo sous Licence GNU par KEI

Le 11 mars 2011, le Japon est happé par un tremblement de terre de magnitude 8,9, ainsi que par un tsunami. Deux jours plus tard, il se voit menacé par un accident nucléaire. À 120 km au nord de Tokyo, la centrale nucléaire de Tokai Dai-Ni est endommagée par le séisme. La centrale électrique d’Onagawa, où des niveaux de radioactivité supérieurs aux seuils autorisés ont été constatés, est placée en état d’urgence. À 270 km au nord-est de Tokyo, la centrale de Fukushima Daiichi connaît une défaillance dans son système de refroidissement, un problème qui coupe l’alimentation électrique et qui affecte la station de pompage. Parallèlement, les autorités nippones jonglent avec les informations qui leur sont fournies de la part d’autres acteurs, dont l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), la Compagnie japonaise de l’énergie atomique (JAPC) et l’entreprise électrique TEPCO.

Trois jours après la catastrophe, le premier ministre déclare que « […] la situation actuelle, avec le séisme, le tsunami et les centrales nucléaires, est d’une certaine manière la plus grave crise en 65 ans, depuis la Seconde Guerre mondiale ». Suite à l’explosion qui a frappé le réacteur 1 de la centrale de Fukushima, des rejets radioactifs qualifiés de « très importants » se sont produits. L’échelle internationale des incidents et des accidents nucléaires contient sept échelons (International Nuclear Event Scale, INES). L’accident dont il est question ici est évalué comme étant de niveau 4. À titre de comparaison, l’incident qui a frappé Tchernobyl en 1986 a été évalué comme étant de niveau 7.

Cependant, le désastre qui s’abat présentement sur le Japon pousse la population concernée à s’engager dans une course contre la montre. Le 14 mars, soit trois jours après l’accident, les opérateurs de la centrale Fukushima-Daiichi effectuent des rejets d’air radioactif dans le réacteur 3 pour abaisser la pression, tout en injectant de l’eau afin de faire diminuer la température du réacteur. 210 000 personnes sont évacuées dans un rayon de 20 km. À ce point, six des 55 réacteurs nucléaires dispersés à travers le pays présentent un danger potentiel.

AIR Worldwide, la firme spécialisée dans l’évaluation du risque, estime que le tremblement de terre pourrait coûter près de 35 milliards de dollars aux assureurs. Le séisme pourrait aussi avoir un impact considérable sur les activités économiques de certains secteurs du pays.

L’utilisation d’énergie nucléaire comporte des risques extrêmement élevés qui peuvent se révéler à l’échelle de la planète. Puis, comme nous l’avons déjà vu sur Économie Solidaire, le manque de savoir et d’information relatif à la manipulation de déchets atomiques est une lacune qui devrait être prise en considération avant de se lancer dans de telles exploitations énergétiques (voir Les avantages au nucléaire existent-ils?).

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