Économie Solidaire

Dangers de l’exploitation du pétrole de schiste

schiste bitumineux

Les perspectives d’épuisement des gisements pétroliers classiques ont orienté les recherches vers des pétroles non conventionnels. Parmi ces derniers, le pétrole de schiste (appelé aussi « huile de schiste ») peut être extrait du kérogène contenu dans les schistes bitumineux. Il existe en grande quantité dans le monde, mais sa production est coûteuse et son impact environnemental controversé.

Installation expérimentale de pétrole de schiste aux États-Unis

Extraction du pétrole de schiste

La plupart des gisements de schiste bitumineux en France se trouvent à des profondeurs dépassant 1,5 km. Il faut donc procéder d’abord à des forages verticaux pour atteindre le schiste, puis à des forages horizontaux, afin de creuser des espèces de galeries perpendiculaires selon une méthode appelée « par chambres et piliers ». Mais, contrairement aux hydrocarbures conventionnels qui s’échappent de la roche mère, le pétrole de schiste y reste piégé. La technique utilisée pour l’en déloger consiste à fracturer les roches qui le retiennent, à l’aide d’un liquide sous pression.

L’hydrofracturation

L’hydrofracturation est donc le nom de ce procédé d’injection d’un fluide à haute pression (l’eau généralement) dont l’énergie crée de nouvelles voies dans la roche fissurée, qui peut augmenter le taux final d’extraction et de récupération des combustibles fossiles. La largeur des fissures est maintenue par l’ajout de sable et autres additifs chimiques dans le liquide injecté. Toutefois, cette pratique de la fracturation hydraulique a suscité d’énormes controverses ces dernières années, particulièrement en raison des risques qu’elle présente pour l’environnement, la santé et la sécurité, et a été suspendue ou interdite dans plusieurs pays, au dam des exploitants qui minimisent ces risques. En France, la proposition de loi de Christian Jacob et des députés UMP visant à interdire la technique de l’hydrofracturation a été adoptée par le Sénat en juin 2011. Par contre, l’Assemblée a rejeté en octobre 2011 une autre proposition de loi de l’opposition de gauche qui prône l’interdiction d’explorer et d’exploiter des hydrocarbures non conventionnels en France.

Impact sur l’environnement

Les préoccupations d’ordre environnemental de ce type d’exploitation de gaz de schiste, c’est-à-dire avec fracturation hydraulique, sont nombreuses. On peut citer la contamination potentielle des eaux souterraines en cas de mauvaise étanchéité, les risques pour la qualité de l’air, la migration potentielle de gaz et de produits chimiques à la surface, l’éventuelle mauvaise gestion des déchets, et les effets sur la santé des additifs qui sont pour la plupart cancérigènes . En outre, des études ont montré que l’empreinte de gaz à effet de serre du pétrole de schiste est encore pire que celle du charbon ou du pétrole conventionnel, que l’hydrofracturation consomme de gigantesques volumes d’eau, mais surtout qu’elle était la cause probable de quelques petits tremblements de terre qui se sont produits pendant le forage, et risque même de provoquer des séismes imprévisibles en réveillant quelques failles sismiques.

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