Pendant que l’on pointe du doigt les producteurs de pétrole, les producteurs de charbon à travers le monde se frottent les mains. A mesure que le prix de l’essence augmente, il devient de plus en plus rentable de convertir du charbon en pétrole pour faire rouler les voitures. Cependant, le charbon est le combustible fossile qui rejette le plus de CO2 dans l’atmosphère, n’y a-t-il pas là un problème de cohérence ?
Alors qu’en 2001 les pays du monde consommaient environ 3,5 millions de tonnes de charbon par année, ce chiffre est passé à 5,5 millions de tonnes en... 2005. Pourquoi une telle augmentation alors que nous étions déjà dans une vague en faveur de l’écologie ? Et bien, il ne fallait tout simplement pas se réjouir trop vite de la hausse du prix du pétrole.
Centrale au charbon située en Allemagne.
Photo sous Licence Creative Commons par davipt
Certes, il est prouvé que la hausse du prix du pétrole incite de nombreuses personnes à changer leurs habitudes de vie, mais du même coup elle amène les grands groupes pétroliers à investir davantage dans le forage. C’est ainsi que des nouveaux gisements deviennent rentables, notamment en Alaska avec la construction de grandes plateformes de forage dans l’un des environnement les plus fragile de la planète.
A ce propos, on a également beaucoup entendu parler du Canada avec ses larges réserves de sables bitumineux. Pour être utilisés, ces derniers nécessitent une transformation tellement énergivore que l’on estime qu’il faut l’équivalent d’un baril de pétrole en énergie pour transformer deux barils de pétrole. Et malgré les lourds investissements liés à l’exploitation de ces sols, c’est un business très lucratif.
Pour revenir au charbon, c’est quand même totalement hallucinant que des pays comme l’Australie qui ont ratifié le protocole de Kyoto aient augmenté leur production de 99% depuis 1990 à l’instar des États-Unis qui affichent une augmentation de 25% sur cette même période. Ce n’est qu’en Europe (-25%) et en Russie (-51%) où la production de charbon a réellement diminué. Pendant ce temps, ce sont développées d’importantes demandes d’énergie en Inde et en Chine et le charbon leur a semblé la solution. Il faut les comprendre aussi, leur sol en regorge et ils ne veulent pas devenir dépendants d’un pétrole qu’ils seraient obligé d’importer.
Alors si l’augmentation du prix du pétrole ne suffit pas à elle seule à faire changer les habitudes de vie et incite davantage à développer des énergies fossiles parallèles comme le charbon plutôt que des énergies vertes, comment faire pour aller vers un monde plus écologique ?
J’ai quelques idées en tête, mais pour l’instant c’est à votre tour de donner votre avis !
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En France nous avons le nucléaire, c’est surement pour cela que nous avons renoncé partiellement au pétrole. L’Australie a ratifié Kyoto il y a peu de temps et le premier ministre qui a quitté son poste à cette même période n’en avait rien a foutre de l’écologie, c’est d’ailleurs pour cela qu’il ne signait pas.
Effectivement, c’est un comble de voir ce regain d’intérêt pour le charbon, qui aurait pu imaginer qu’on se console de la crise pétrolière dans ses bras alors que nous sommes aux portes d’une très nécessaire révolution énergétique. C’est triste 🙁
Oui effectivement, un « progrès » cache souvent un recul. D’ailleurs, après des recherche plus approfondies, je me suis rendu de compte que les bons résultats en matière d’écologie de la Russie était en grande partie du à la grande crise économique des années 90 et non à une réelle volonté des pouvoirs publiques russes.