Je suis allé voir le dernier documentaire de l’autrichien Erwin Wagenhofer, le même qui avait fait l’excellent film We Feed
... the World.
Cette fois il réitère, en suivant l’argent que nous plaçons en banque, dans les assurances et les fonds de pensions à travers les rouages du système financier. Découvrez comment l’adage « faites travailler votre argent à votre place » se développe via les marchés émergeants et la conséquence que ça a sur l’environnement et les gens à travers le monde.
Encore un film qui doit faire froid dans le dos :S
Si je comprends bien, à la fin du film tu vas directement à ta banque, récupérer tout ton argent et le mettre à l’abris sous ton lit??!!
J’ai vu ce film.
J’en suis ressorti presque malade. Malade d’apprendre (même si on le sait déjà) que nous ne sommes que des pions asservis au bon vouloir de quelques uns. Malade d’apprendre les raisons des constructions abusives sur la Costa del Sol en Espagne, de la guerre en Irak, du chantage des pays riches envers les pays pauvres sur des exploitations de matières premières.
Ce film est salutaire, devrait être obligatoire, mais rend quand même bien triste.
J’ai eu un peu de mal avec le film We feed the world que j’ai vu lors de sa diffusion sur Arte il y a quelques mois… on m’en avait dit tellement de bien que j’ai finalement été déçue, du style rien appris de bien nouveau et l’impression qu’il manquait une trame, voire un message.
Le commentaire d’Alex « même si on le sait déjà » sur le nouveau film me conforte dans l’idée que je préfère attendre sa diffusion à la télé 😉
Euh ouais. Ben moi je l’ai trouvé nullissime ce film. Le sujet est hyper grave mais la réalisation est absolument pathétique.
1. On fait trop dans le cliché
– financier allemand ou anglais (je sais plus) au physique tout droit sorti d’un mauvais 007 et qui fait son body trainer à Singapour en lisant le WSJ (WallStreet Journal). Et si j’ajoute ses cravates fuschia et ses chemises mimosa outrancières.
Bref, le réal aurait mieux fait de sortir une bonne série B !
– Même topo pour l’autrichien qui dirige une usine en Inde (voiture éblouissante, homme cynique, etc)
– Le cliché est valable dans l’autre sens : burkinabés qui ramassent des caillous sous une chaleur de plomb, etc. (Je travaille dans une ONG de développement active notamment au Burkina, et ce type de job concerne une infime partie de la population.)
2. La théorie du complot RI-DI-CULE
L’histoire des 3 pélerins qui se réunissent dans un chalet suisse pour décider de l’avenir du monde est tout bonnement fantaisiste. Je ne conteste pas le fait que la réunion se soit passé, je crois que le réalisateur surrestime son impact.
3. Trop de sujets tuent LE sujet
On en voit partout: en Espagne, Allemagne, Burkina, Inde, Singapour,Vienne etc.
Bref, au final, je vois un gros risque lié à la diffusion de ce documentaire : la déresponsabilisation, cf. commentaire d’Alex plus haut « on est des pions! ». On est manipulé parce qu’on veut bien l’être mon ami, parce qu’on est né du bon côté de la barrière. Et si t’as envie de changer les choses, eh bien il faut se battre, voter et participer à la vie de la cité !!
Ce documentaire aurait eu une dimension supplémentaire s’il n’avait été fondé sur un manichéisme insupportable. Je suis d’accord pour dire qu’il y a des très gentils et des très méchants mais le vrai problème de la mondialisation est cette énorme zone grise au milieu. En gros, montrer que toi et moi aussi participons activement à ce merdier, malgré notre bonne volonté, ce qui est loin d’être clair dans ce document. Mais je vous recommande de le voir quand même pour le André Pousse de Singapour (eh ouais, en plus de ses cravates il est chauve…)
Au fait en marge de l’article, c’est un peu maladroit la pub qui fait l’apologie de la spéculation sur les taux de change pour gagner de l’argent facile,… On est loin de l’eco solidaire, non ?
Merci El Q Bano pour ce regard très intéressant sur le film. C’est vrai que parfois, même souvent, l’auteur semble tomber dans le sensationnel. Bien sur, on est dans le documentaire, mais les sujets choisit ne sont certainement pas des reflets direct de la réalité qui nous entoure. Bien sur qu’il existe des gros capitalistes qui se foutent de notre belle planète et des gens qui y vivent en faisant n’importe quoi avec l’argent que l’on veut bien leur prêter, mais je ne pense pas que ça soit une généralité même si le secteur aurait bien besoin d’un peu de contrôle.
Pour répondre à ta question sur les publicités, je t’invite à aller participer au débat ici : http://www.economiesolidaire.com/2007/04/09/a-t-on-le-droit-de-vouloir-faire-de-l%E2%80%99argent/