Quand on parle de société de consommation, on parle avant tout d’une société marchande, caractérisée par une hégémonie des échanges, où l’essentiel des comportements gravite autour de l’achat de biens de consommation.
La société de consommation se présente comme une société d’abondance où la nourriture, les biens matériels, les produits domestiques et ludiques divers s’offrent à profusion au consommateur, lequel dispose d’une facilité d’achat immédiate, sans limite et à crédit. Il ne s’agit donc pas seulement d’acquérir le strict minimum vital répondant à des besoins réels, mais de « profiter » de tout ce que l’économie produit et étale dans le marché, en accumulant toutes
... sortes de biens, utiles ou superflus, d’autant que la publicité est là pour faire pression, jouant sur la corde de la satisfaction des désirs.
Faisant suite à la révolution industrielle, la société de consommation a commencé à prendre forme vers les années 1920 aux États-Unis et après la Deuxième Guerre mondiale en Europe. Elle doit beaucoup au développement extraordinaire de la technique qui a permis une production de masse, mais aussi au capitalisme, pour qui la richesse est synonyme d’accumulation d’argent, fut-elle différée dans le temps (crédit). La société de consommation éloigne donc tout spectre de pénurie et introduit un élément de confort et de bien-être matériel qui ne laisse pas indifférent l’homme moderne, qui n’envisage plus de se passer de l’équipement de base nécessaire à tout ménage. C’est le modèle de la société nord-américaine, repris en Europe puis, peu à peu, partout dans le monde.
Seulement, le revers de la médaille ne tarde pas à s’afficher, soulevant maintes questions légitimes. D’abord, au fur et à mesure de l’amélioration des revenus, on glisse très vite vers un type de consommation dit d’ostentation, où l’on ne se contente plus de répondre aux besoins fondamentaux, mais où l’on veut se montrer aux yeux d’autrui, comme si la consommation symbolisait le statut social. Cela se traduit par une sorte de cercle vicieux, celui du consumérisme : en créant de plus en plus de produits et d’objets de désirs, la société de consommation incite le consommateur à gagner encore plus d’argent pour assouvir ses désirs, les transformant du coup en marchandise à leur tour, la finalité devenant la consommation. Mais d’autres critiques ont également pointé les effets néfastes de cette course à la surconsommation sur la qualité de vie, sur les valeurs et la dignité de l’humain, sur le système écologique (augmentation des déchets, réchauffement climatique, excès de publicité, etc.)
Une question demeure pourtant à élucider : cette société de consommation est-elle le simple résultat mécanique d’un développement historique donné, ou ne correspond-elle pas aussi à une certaine attente de l’individu moderne? Cette insatisfaction permanente qui le pousse à acheter de manière boulimique, à acquérir encore plus de biens dans les centres commerciaux (temples de la société de consommation), cédant ainsi au chant des sirènes publicitaires et aux pièges futés des organismes financiers, n’est-elle pas fondamentale à sa nature? N’y a-t-il pas là une quête de bonheur intérieur, projetée de manière détournée sur les plaisirs que procurent des objets consommables et jetables? Je consomme, donc je suis (heureux)!?
J’en ai franchement marre de cette société de consommation à outrance où il faut toujours consommer sans cesse pour être heureux. Ce que les gens ne comprennent pas c’est que la consommation ne rend tout simplement PAS heureux.
L’insatisfaction est la base même de l’excès de gérance individuelle et individualiste. Elle pousse à la création d’une identité virtuelle et un mécanisme de défense des propres intérêts.
Pour remodeler notre société, il ne s’agit pas de lutter contre les corporations, lobbies… mais de présenter à l’individu qu’il existe un autre mécanisme axé sur l’identité visible et autonome en gestion communautaire.
« De l’intérieur vers l’extérieur »
voici la base de mon projet économique.
Bonjour, votre projet « De l’intérieur vers l’extérieur » m’intéresse. Il y a-t-il un moyen de voir le résultat de votre travail? Merci d’avance. Edith
En écho à cet homo oeconomicus, une note artistique, mais grinçante … Plasticienne engagée, j’ai réalisé une série de dessins intitulée « Pouvoir d’achat ». Absurdité et cynisme des mots utilisés pour l’étiquetage des barquettes de viandes. S’il fallait encore un argument. Cette série de dessins aux crayons de couleur reprend mot pour mot les étiquettes des communicants de l’agroalimentaire. Affligeant comment les slogans font avaler n’importe quoi …
A découvrir : https://1011-art.blogspot.fr/p/dessein.html
âme vegane s’abstenir …