Économie Solidaire

Voyage solidaire : participer au développement durable mondial

Un voyageur solidaire est quelqu’un qui souhaite s’engager dans le développement durable d’un pays du Sud, ce qui le différencie des touristes équitables qui eux ne permettent qu’une relative hausse du pouvoir d’achat des populations du Sud, « la différence entre le voyage et le tourisme solidaire, c’est justement que le voyage possède un aspect qui ne relève pas du tourisme, mais une participation active à cette notion de solidarité » (Boris Gaillardon, voyageur solidaire au Pérou).

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Le voyageur solidaire est crucial dans le développement du concept innovant de « volontariat équitable » créé par Développement Sans Frontières (DSF), une association d’intérêt général qui vise à mettre en relation les initiatives et compétences des volontaires du Nord et les besoins du Sud.

Concrètement, être voyageur solidaire c’est consacrer au moins une demi-journée sur le terrain à découvrir des Organisations Non-Gouvernementales qui si elles n’ont pas de visibilité internet, n’en ont pas moins d’énormes besoins spécifiques pour développer leurs activités.

Muni d’un questionnaire d’identification des activités qui comprend une cinquantaine de questions, un voyageur solidaire aide DSF à mettre en place une coopération avec un nouveau partenaire, ainsi qu’à sensibiliser d’autres voyageurs aux possibilités d’actions utiles et responsables. Le voyageur est ainsi polyvalent et doit étudier les besoins des ONG au cas pas cas, « La formation DSF m’a permis d’aborder beaucoup plus sereinement les rencontres avec les ONG. Après chaque cas est unique et ne peut pas se préparer à l’avance, et heureusement, sinon il n’y aurait pas besoin de voyageurs solidaires… ». Comme le dit Océane Le Tarnec, partie au Togo, « J’ai choisi d’être un voyageuse solidaire parce qu’il m’a semblé très pertinent d’aller voir directement les associations pour estimer leurs besoins, non seulement parce que cela permet de rompre certains préjugés européens, mais aussi parce qu’il est ainsi possible d’optimiser l’envoi de volontaires, selon les difficultés de chaque association».

Ce voyageur doit aussi adhérer à l’association afin de pouvoir justifier de son rôle auprès des ONG du Sud et bénéficier d’une formation avant son départ sur le terrain. L’association DSF veille notamment à ce que les acteurs qu’elle forme aient l’empathie nécessaire pour cette mission tout en ne créant pas d’attentes inappropriées dans les ONG découvertes au Sud. En effet, DSF est très attaché, par le biais du volontariat équitable, à la nécessité de « faire faire » plutôt que de faire soi-même pour ces ONG.

En pratique, que ce soit à travers un tour d’Amérique du Sud à vélo ou pendant la traversée de l’Atlantique en voilier, nos membres font preuve de beaucoup d’originalité et certains réalisent même des films qui sont ensuite diffusés sur internet (Facebook, Dailymotion) ou bien sur des chaînes câblées telles que « Nouveaux Mondes » pour aider ces ONG à gagner une visibilité internationale.

Cette formule est très efficace et la plupart des ONG du Sud, partenaires de DSF, qui bénéficient du volontariat équitable, ont été découvertes par ce type de voyageurs. De plus, la formule de voyage solidaire connaît un grand succès, car ce concept permet aux bonnes volontés qui n’ont pas pu trouver de missions longues dans l’humanitaire, d’acquérir une première expérience dans le domaine de la solidarité internationale tout en prêtant main efficacement à la lutte contre les inégalités Nord/Sud. Selon Boris, « Le principe de voyageur solidaire permet donc d’aller à la rencontre des associations locales. Ce que j’anticipais, et qui s’est confirmé, c’est que les gens ne s’adaptent pas à vous pour satisfaire vos attentes, mais l’inverse. Cela évite déjà cet aspect artificiel du tourisme dans les pays pauvres, et permet de voir la vie des autochtones telle qu’elle est, leur combat, leurs préoccupations quotidiennes. Ça correspondait à mes attentes et me permettait en plus de garder la composante plus « tourisme classique » puisque le voyageur solidaire ne consacre que quelques jours de son séjour à DSF ». De plus, un tel voyage concrétise un engagement de solidarité internationale de long terme.

Non seulement, le travail du voyageur ne s’arrête pas à son retour en France, car c’est lui qui est chargé à son retour de recontacter son ONG, mais en plus cette première approche est systématiquement suivie d’une mission exploratoire plus longue, pour vérifier le sérieux des ONG en question. Océane confie « J’espère être recontactée rapidement pour continuer mon travail sur les associations que j’ai eu l’occasion de rencontrer (…) C’est une expérience que je renouvellerai bien volontiers lors de prochains départs ».

Pour plus de renseignements : j.dassoum@developpementsansfrontières.org
Site internet: developpementsansfrontieres.org

Par Charlotte Gavelle, membre l’organisation Développement Sans Frontières, rédacteurs invités.

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