Économie Solidaire

Écologie urbaine et villes durables

Avec pour objectif de concilier urbanisme et environnement, nous avons vu apparaître progressivement les villes durables dans le cadre des théories sur l’écologie urbaine. Un aperçu de ce nouveau courant de pensée pour un développement durable dans les agglomérations.

Même si les habitants de la ville peuvent se vanter d’émettre moins de CO2 dans l’atmosphère que leurs homologues habitant en campagne, il n’en reste pas moins que l’idée de repenser la façon de gérer les villes est centrale pour le 21ème siècle dans la mesure où l’urbanisation dans le monde ne va aller qu’en augmentant. Une ville durable (en anglais sustainable cities), c’est un mode de vie soutenable pour ses habitants et ce à tous les niveaux : l’habitat, les diverses sources de pollution, l’économie, les transports, l’énergie, la redistribution et le pouvoir de décision local. A contrario, « La concurrence économique crée les conditions d’un aveuglement collectif, en faisant passer au second rang les risques, les dégradations écologiques, ou encore le creusement des inégalités, des détresses. » comme l’annonce Cyria Emelianoff sur le site du ministère de l’écologie.

Des communautés hippies, mais pas vraiment…

Inspiré des communautés écolos hippies des années 60, le concept d’écologie urbaine n’est réapparu que dans le début des années 90. Toujours en gardant la logique de partage des ressources et des tâches, mais en permettant aux individus de vivre leur individualité et de se soustraire quand bon leur semble de leur communauté. Bref au lieu du « tout partager » la ville durable propose de partager les efforts, tout en gardant les distances avec la vie privée des habitants. On peut à cet égard lire sur l’écologie urbaine du grand lyon que : « Tout individu doit trouver sa place dans la société, dans le respect de ses choix marchands, consuméristes et productifs. Le challenge de la collectivité consiste à faire cohabiter de façon harmonieuse, les systèmes de choix individuels et de les mettre en adéquation avec le système collectif. »

Les habitations écologiques BedZED à Londres
Photo sous Licence Creative Commons par telex4

Le concept de ville durable s’appuie ensuite sur l’importance de l’écologie et du respect de l’environnement. Par exemple, à Paris la politique d’écologie urbaine a mené à la mise en place du « Coefficient de biotope » fixant un nombre minimum de mètres carrés d’espaces verts par habitant, au sol, sur les toits et les murs.

Faire de l’écologie, mais pour tous!

Une ville durable, c’est une ville écologique, mais pas seulement. Notons à cet égard l’importance d’une politique de transport durable pour tous au sein de la ville pour éviter les inégalités, ce qui passe forcément par la mise en place de transports en commun efficaces, mais également à bas prix voire gratuits afin d’encourager la mobilité des citoyens et réduire le monopole de la voiture. Une voiture qui je le rappelle a des externalités négatives comme la pollution, le bruit et le stress, très nocifs pour les habitants de la ville et dont les coûts doivent être assumés par cette même communauté.

Prévenir l’hypermobilité

S’il faut encourager la mobilité des habitants de la ville, il faut cependant faire attention à ne pas tomber dans l’hypermobilité, et à pousser par exemple un habitant à se rendre dans un autre quartier que le sien pour faire de simples courses, aller à l’école ou pratiquer ses loisirs. Pour contrer cette hypermobilité, il faut donc miser sur la proximité, en proposant par exemple des commerces de proximité dont la taille et l’offre sera en adéquation avec les attentes des riverains. Cette proximité était d’ailleurs depuis longtemps dans les habitudes des Français, mais est peu à peu en train de se faire détruire à coups de complexes commerciaux géants. La France a les moyens de préserver sa culture de la proximité, mais cela ne se fera pas tant que l’hypermobilité sera encouragée et en cela on peut se réjouir de l’augmentation du prix de l’essence.

Arrêtons de graisser les biens immobiliers des plus riches

Construire une ville durable ne doit pas se résumer à développer des écoquartiers ou écovilles élitistes, réservés aux plus riches. Il faut craindre cette écologie capitaliste qui suffirait à affirmer qu’une maison écologique n’est qu’un produit de standing. En cela, il ne suffit pas de transformer les logements d’une ville afin qu’ils n’émettent pas de CO2 et fonctionnent à l’énergie solaire pour affirmer que cette ville est durable : il faut également s’assurer que les logements sont accessibles à TOUS. Rappelons le, le logement est un droit et un besoin fondamental. La politique de déduction d’impôts sur les investissements écologiques est justement une mesure visant surtout à graisser le bien immobilier des plus riches. Des subventions données à tous les propriétaires dans le cadre de l’amélioration de leur logement serait beaucoup plus bénéfique pour la société. A titre d’exemple, un panneau solaire à 10 000€ ne vaudra jamais un investissement de 2000€ dans les économies d’énergie et l’isolation de 5 habitations.

Résumé sur l’écologie urbaine et la ville durable.

Pages à consulter :

Slow money, la finance durable
Concilier croissance et développement durable
Les enjeux de développement durable
Enjeux de DD pour les entreprises
Écoquartiers et urbanisme durable
Urbanisme commercial et développement durable
Formations en environnement et développement durable
Différentes formations en développement durable
Mise en place d’un environnement durable
Le marketing durable et responsable
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Ministère de l’écologie et du développement durable
Le livret du développement durable
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Le rôle de l’État dans le développement durable

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