Deux des fabricants les plus renommés en France, Renault et Sita, ont déjà entamé un processus d’industrialisation du recyclage automobile, mais le plus important reste encore à faire: rentabiliser la pratique.
Prenons un exemple : une usine qui se trouve au sud de Lille à Noyelles-Godault (Pas-de-Calais), justement au même endroit où se trouvait l’ancienne usine Metaleurop. L’espace qui se trouve devant l’usine est presque débordé. Des milliers de vieilles voitures attendent leur « équarrissage ». Beaucoup d’entre ont plus de 10 ans, mais quelques unes ne sont pas si usées que ça. C’est souvent à cause d’un accident ou d’une mauvaise manipulation qu’elles ont atterri là.
Cet usine vient juste de démarrer son activité (depuis presque un an), et depuis elle reçoit plus de 115 voitures chaque jour. Cependant la capacité de traitement ne dépasse même pas les 30 véhicules quotidiennement. La solution va venir d’ailleurs puisque les deux constructeurs Renault et Sita vont racheter Indra, le spécialiste de la démolition, qui emploie plus de 250 démolisseurs. Les usines Re-Source ont effectivement réussi après cela à augmenter considérablement leur capacité de traitement de voitures. Aujourd’hui, ce sont presque 11.000 véhicules qui sont pris en charge chaque jour. Malgré cet effort remarquable l’écart entre les voitures destinées à la casse et la capacité d’absorption est toujours énorme. Presque 1.5 millions de voitures partent à la casse chaque année en France.
Photo par George Laoutaris (Creative Commons)
Cette nouvelle industrie parait encore assez fragile et les constructeurs en France ne cessent de tirer la sonnette d’alarme en ce qui concerne le coût élevé des opérations. Le recyclage automobile ne peut aujourd’hui se comparer à d’autres filières de la sorte, puisqu’il continue à s’autofinancer sans aucune aide extérieures.
L’achat d’une voiture coûte entre 25 et 100 euros la pièce et le traitement des voitures récupérées engendre plus de dépenses. D’autre part, les bénéfices sont toujours très restreints. La majorité des recettes provient de la commercialisation des pièces détachées. C’est une part du marché automobile qui est en pleine expansion.
La demande est croissante, et les pièces sont récupérées dans un bon état. On peut même trouver des pièces neuves parfois comme les pare-chocs, les pneus, les feux arrière, les phares, etc. Lors du démontage de voitures destinées à la casse, les opérateurs dans l’usine détectent à l’aide de robots sophistiqués les pièces de voitures encore en état de marche et retirent tout ce qui peut être réutilisé.
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