Selon des statistiques, 30 à 40 % des ordures ménagères sont des matières biodégradables. Il serait donc dommage de les évacuer dans les décharges publiques alors que l’on peut s’en servir pour produire un compost de très bonne qualité, que ce soit à l’aide du compostage traditionnel (dans le jardin) ou du lombricompostage (à l’intérieur de la maison). Qui plus est, pour peu que l’on soit bricoleur, on peut construire soi-même le récipient où se déroule ce processus naturel hautement écologique.
Photo sous licence Creative Commons par normanack
Si l’on dispose d’un jardin ou d’une pelouse, mieux vaut opter pour le compostage traditionnel. Il suffit pour cela de disposer d’un composteur sans fond (ou d’en fabriquer un) dans lequel on dépose régulièrement les déchets organiques provenant de la cuisine ou du jardin, et de laisser la fermentation jouer son rôle. En effet, des milliards de micro-organismes vont petit à petit décomposer cette matière, en présence d’humidité et d’oxygène, et la transformer en un compost très fertilisant. Cela prend beaucoup de temps (plusieurs mois), et nécessite un entretien régulier, ne serait-ce que pour remuer le tas tous les dix jours afin de l’aérer et réduire la chaleur provoquée par la fermentation. Il est d’autre part nécessaire de maintenir son degré d’humidité pour qu’il ne s’assèche pas. Le plus efficace est en fait d’alterner, au fur et à mesure, des couches de matières sèches (ou brunes) et des couches de matières humides (ou vertes).
En l’absence d’un terrain où l’on peut poser la compostière, il est possible d’opter pour le lombricompostage (ou vermicompostage). Avec cette méthode, ce sont des vers (des lombrics) qui font le plus gros du travail, puisque le processus du compostage découle dans ce cas de la transformation qui s’opère lorsque les vers consomment les matières organiques puis évacuent leurs propres déjections. Ce sont ces dernières, mélangées aux résidus raffinés de ce qui reste des matières déposées dans le lombricomposteur, qui constituent le compost final dont on peut séparer un liquide appelé jus de compost. Il faut donc se procurer des vers de terre d’une espèce particulière (eisenia fetida), leur étaler une litière au fond de la compostière, faite de cartons et de papiers humides, les y déposer puis les nourrir régulièrement, en veillant à ne pas les suralimenter au départ. Il est important de savoir que les vers ont besoin d’obscurité, d’humidité, de calme et d’une température de l’ordre de 20°C. N’importe quel endroit tranquille pour le compost d’appartement fera l’affaire.
Dans les deux cas, quelques précautions sont à prendre quant au type de matières à récupérer dans la cuisine ou dans le jardin. Pour les déchets de cuisine, on peut sélectionner tout ce qui est restes et pelures de fruits et légumes (sauf les agrumes), des restes de repas non assaisonnés (pain, croûtes de fromage, salade…), des coquilles d’œufs finement broyées, des sachets de thé, du marc de café avec son filtre, etc. Concernant les déchets de jardin, tout ce qui est feuilles, fleurs fanées, tontes de pelouses, herbes sauvages sans graines, et autres sont bienvenus dans votre compost. À cela on peut ajouter, selon la disponibilité, cendres de bois, chiffons de papier, cartons, sciure et copeaux de bois, qu’il faut prendre toujours soin de réduire en petite taille avant de les intégrer à la compostière. Par contre, les excréments d’animaux carnivores (chiens, chats…) et tous les produits synthétiques, le sable, la viande et les produits laitiers, les matières organiques trop fortes (oignons, ail, rhubarbe, épices…) sont à éviter. Et quoi qu’il en soit, il faut toujours se rappeler qu’un bon compostage domestique ne dégage jamais de mauvaises odeurs. S’il y en a, il faut revoir l’aération et l’humidité du composteur.
Aller plus loin :
L’art de composter chez soi
Fabriquer un composteur en bois
Les différents types de compostage
Le lombricompostage
Le vermicompostage
Le compostage domestique
Le compostage en appartement
Les poubelles à vers