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Comment fonctionne le lombricompostage

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Comment se débarrasser d’une bonne partie de ses ordures ménagères tout en obtenant gratuitement un engrais naturel et de qualité pour amender son jardin ou ses plantes empotées ? La réponse, bien sûr, est le compost. Mais contrairement au compostage traditionnel, où la dégradation des déchets organiques est laissée aux seuls micro-organismes, ce qui nécessite une fermentation et prend beaucoup de temps (jusqu’à une année, parfois), le lombricompostage accélère le phénomène grâce à l’introduction dans le compost de vers de terre : les lombrics.

Photo sous Licence Creative Commons par annie-john/

Mais attention, il ne s’agit pas de n’importe quels vers de terre. Ceux que l’on a l’habitude de rencontrer en bêchant par exemple, et qui vivent à plus 20 cm du sol, ne conviennent pas. Les lombrics de compost se trouvent plus près de la surface, généralement à moins de 10 cm du sol. Il s’agit particulièrement de deux espèces : eisenia fetida (appelé aussi ver de fumier ou ver tigré) de couleur rouge tigré de jaune, qui s’attaque aux matières déjà décomposées ; et eisenia andreï (appelé aussi ver de Californie ou ver rouge) qui préfère les résidus frais. L’idéal est bien entendu d’utiliser un mélange des deux espèces. Pour ne pas se tromper, mieux vaut tout simplement les acheter.

La technique du lombricompostage est très facile d’utilisation. Il suffit de disposer d’un bac, ou mieux d’un lombricomposteur qu’on peut soit acheter, soit fabriquer soi-même, d’y mettre les vers de terre, puis de les nourrir régulièrement grâce à des déchets organiques (feuilles vertes, restes de végétaux de cuisine…), et attendre que les lombrics mangent ces matières et libèrent leurs déjections. Ces dernières, inodores, ont la consistance d’un terreau et constituent le lombricompost. On peut aussi recueillir au fond du lombricomposteur un liquide jaunâtre appelé thé des vers ou jus de compost, et qui est tout aussi utile à la protection des plantes.

Il faut cependant savoir que les lombrics se reproduisent beaucoup, qu’ils sont voraces (un ver mange l’équivalent de son poids par jour), qu’ils aiment l’obscurité et une température de l’ordre de 20°C. S’il fait trop froid dehors, on peut mettre son lombricomposteur à l’intérieur sans problème, dans un placard ou dans une cave. Dans ce cas, on doit d’abord mettre dans le lombricomposteur des morceaux de cartons ondulés légèrement humides avant de placer les vers en grande quantité (500 grammes au moins), puis ajouter les déchets organiques (environ 250 grammes). On attend 2 ou 3 semaines avant d’ajouter d’autres matières organiques, mais si celles-ci ne sont pas encore entièrement consommées, il vaut mieux attendre encore sinon le surplus va se décomposer et dégager de mauvaises odeurs. Les lombricomposteurs du commerce sont composés de deux bacs au moins, superposés verticalement ou horizontalement : dès que les vers ont terminé avec l’un des bacs, ils migrent vers l’autre bac, et ainsi de suite.

Il faut faire également attention au type de déchets organiques que l’on met dans le lombricomposteur. Ainsi, on doit éviter les agrumes, l’ail, l’oignon, la rhubarbe, les produits laitiers, la viande et les excréments d’animaux carnivores, les noyaux, les papiers imprimés. On doit prendre également soin de broyer les gros végétaux et les branches avant de les intégrer au reste des déchets. Par contre, les lombrics se régalent avec du marc de café avec filtre, des épluchures de fruits et légumes, des coquilles d’œufs broyées, des sachets de thé, des restes de pain, de cartons et de papiers non imprimés, des fleurs fanées, des cendres de bois, des mauvaises herbes sans graines, etc.

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