Économie Solidaire

Comment composter chez soi

S’il y a bien une situation où l’adage « faire d’une pierre deux coups » s’applique à la perfection, c’est bien celle du compostage domestique. En effet, cette solution règle deux questions importantes : permettre d’enrichir le sol des jardins, pelouses et autres potagers, en faisant des économies d’engrais au passage ; et améliorer la qualité de l’environnement en réduisant considérablement la quantité d’ordures ménagères que l’on traite régulièrement.

Rappelons que le procédé de compostage, qui repose sur le principe de fermentation, nécessite l’apport de matière organique qu’on peut trouver facilement dans les déchets domestiques (près de 30% du contenu d’une poubelle ordinaire).

Pour bien comprendre l’utilité du compost, il faut aussi rappeler que l’humus, qui est la base de la fertilité du sol, se minéralise graduellement et fournit aux plantes les nutriments dont elles ont besoin. Chaque année, l’humus perd de 2 à 3 % de sa masse et finit par disparaître, à terme. Le compost vient compenser cette perte et maintenir la fertilité du sol. Le procédé naturel du compostage permet de transformer toutes sortes de matières organiques, donc putrescibles, telles que les restes de cuisine ou les feuilles, en un produit fertilisant semblable à l’humus. Cette transformation se fait par le biais de toute une faune de micro-organismes et autres petites bestioles qui vont décomposer la matière organique en présence d’eau et d’oxygène.

Pour cela on peut soit acheter un composteur, soit en fabriquer un soi-même si l’on est un peu bricoleur (il suffit de quelques planches et le tour est joué). Quoi qu’il en soit, on doit veiller à ce que le composteur ait une dimension suffisante (un mètre cube au moins), qu’il dispose d’une porte et d’un couvercle (mais pas de fond), et qu’il soit posé directement sur le sol dans un endroit à l’abri du vent et du soleil. D’un autre côté, la bonne réussite d’un compost dépend d’une bonne aération, d’un taux d’humidité adéquat et des matières organiques que l’on y met.

On distingue deux types de résidus organiques compostables : des résidus secs (branches, paille, feuilles mortes, fumier d’animaux herbivores, coquilles d’œufs, coques de noix, papiers et cartons non imprimés, cendres, sciures, tissus en laine ou coton…) et des résidus humides (feuilles vertes, déchets végétaux, pelures de légumes et de fruits, marc de café, sachets de thé, tonte de gazon, mauvaises herbes…). On évite toutefois la viande, le poisson, les produits laitiers, les plantes malades, les pelures d’agrumes…

La méthode consiste à placer alternativement dans le composteur des résidus secs puis des résidus humides, dans une proportion de deux pour un (par exemple 10 cm de résidus secs pour 5 cm de résidus humides). On peut ajouter éventuellement une troisième couche très fine de vieux compost ou de terre, et on arrose légèrement. On répète l’opération jusqu’à remplir le composteur, en prenant soin de terminer par une couche de matières sèches. La maturation du compost dure plusieurs mois, voire un an. Sous l’action des bactéries, la matière organique fraîche se dégrade, produisant de la chaleur (entre 50°C et 70°C). Cela peut provoquer la disparition des micro-organismes.

Afin de parer à cela et éviter le pourrissement, il est indispensable d’aérer régulièrement le compost en le remuant 3 fois par mois, et de veiller à maintenir son humidité comme s’il s’agissait d’une éponge pressée. Généralement, à partir de 8 mois on dispose d’un compost brun qui a l’odeur d’une bonne terre. On peut alors l’utiliser totalement ou partiellement, ou encore le laisser mûrir pendant 3 ou 4 mois supplémentaires, sachant qu’un compost ne donne que 10 % de son poids en humus.

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